Les investissements étrangers en Algérie sont réduits par rapport aux années précédentes, ce qui n'a pas été sans effet sur l'emploi. L'Algérie doit mettre en place un nouveau régime de croissance pour l'après-pétrole dans un contexte qui n'est pas facile puisqu'il est caractérisé par une crise du secteur privé. C'est la sentence prononcée par le Femise qui est un réseau des centres de recherche en Méditerranée, auquel est associé le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread) de Bouzaréah. La conclusion du Femise est basée sur le fait que l'économie algérienne enregistre en 2009, pour la première fois, un taux de croissance inférieur à la moyenne méditerranéenne (3% contre 4,8% en 2008). C'est l'un des effets des fluctuations du prix du pétrole et de la crise économique internationale. Les craintes des analystes touchent également le secteur des investissements directs étrangers qui ont connu une baisse d'environ 3 milliards de dollars en 2008 soit 40% en moins par rapport à l'année précédente. L'abandon ou la mise en veille de nombreux projets financés par les pays du Golfe en sont la cause principale. Pourtant, de tels projets ont créé au cours des 5 dernières années environ 250.000 emplois. Il est reproché au pays de ne pas avoir investi suffisamment dans le développement du secteur privé. C'est ainsi que l'Algérie subit les effets du manque de diversification de sa structure productive qui aurait pu assurer une productivité plus élevée pour atténuer les retombées de la crise sur l'économie réelle. Dans ce contexte, c'est également difficile de réduire le poids des exportations d'hydrocarbures qui représentent la quasi-totalité des exportations totales. D'ores et déjà, les autorités algériennes ont bien conscience que la richesse de l'économie fondée sur les hydrocarbures ne pourra pas soutenir la croissance au-delà d'une trentaine d'années. Le Femise souligne que cela milite en faveur d'une autre politique apte à combattre un taux de chômage de plus de 10% de la population active, notamment chez les plus jeunes, ce qui fragilise la structure sociale. D'ores et déjà, le réseau des centres de recherche admet que le pays a mis l'accent sur des politiques structurelles visant à favoriser l'emploi, la mise en place d'infrastructures et la construction de logements. En revanche, il n'y a pas, que les bons points qui sont soulevés. Plusieurs évènements révèlent, selon l'étude, que les PMI-PME souffrent de la crise et que les autorités du pays ne sont pas prêtes à utiliser le choc externe (adhésion à l'OMC, avancée des Accords d'association avec l'UE) pour renforcer leur efficacité et dynamiser leur croissance. «On observe même des prémices de comportement protectionniste qui singularisent ce pays parmi les autres pays de l'Euromed», constate le Femise. Cette démarche n'est pas exempte de reproches. «Il serait dommage que cette période se prolonge de façon exagérée et que l'Algérie perde le résultat de nombreux efforts entrepris par le passé pour développer un tissu d'entreprises privées compétitives, attirer des investisseurs étrangers, transformer le système financier et progressivement préparer l'après-pétrole», ajoute la même source. Il est également constaté que l'environnement des affaires n'est toujours pas optimal et que les réformes ont donné des résultats limités se traduisant par de mauvais indicateurs de gouvernance, notamment en matière de corruption. D'autres menaces pèsent sur l'économie. Il est expliqué dans le rapport que si le prix du pétrole reste supérieur à 40 dollars (il est actuellement à près de 80 dollars), il n'y aura pas d'incidence importante sur les comptes publics. C'est dans le cas contraire que la situation se corse. Le gouvernement sera obligé d'utiliser le Fonds de régulation des recettes pour couvrir le déficit. Il ne faut pas, non plus, que l'inflation atteigne des niveaux alarmants. Elle était de 4,5% en 2008. Après les politiques économiques, ce sont les politiques sociales qui sont concernées par le rapport. A ce sujet, il est constaté que les indicateurs sociaux s'améliorent car la pauvreté a reculé passant de 14,1% en 1995 à 6,8% en 2004. L'espérance de vie a augmenté et il en est de même pour le taux d'alphabétisation, est-il poursuivi.