Pour toute urgence sanitaire, les habitants font appel à des camionnettes ou des tracteurs pour évacuer leurs malades. L'approche de l'hiver est synonyme de tracas pour bon nombre de citoyens de la wilaya de Bouira. Ainsi et pour peu que l' hiver soit aussi rigoureux que les années passées, les problèmes ayant trait au gaz butane, aux routes, au chauffage dans les écoles, à l'eau potable, à l'éclairage...resurgiraient dans toute leur acuité tragique, pour les nombreux villages et villes de la wilaya. Même si des efforts ont été consentis ces deux dernières années, notamment pour les raccordements au gaz, beaucoup de localités attendent et espèrent. La commune de Aïn Turk, à une dizaine de kilomètres à l'ouest du chef-lieu de wilaya, s'étale entre les communes de Aïn Lahdjar et Ath Laâziz. Les hameaux épars la composant sont habités par des familles qui travaillent leurs terres. Zaâroura, longeant la frontière de cette APC rattachée à la daïra de Bouira, avec celle de Aïn Lahdjar, dépendant de la daïra de Aïn Bessem, est l'un d'eux Les habitants souffrent le martyre pendant toute l'année. En hiver, l'unique piste reliant ce bourg au chef-lieu communal, est tellement dégradée qu'elle isole davantage les occupants. L'inexistence du gaz de ville oblige les habitants à recourir à la bonbonne ou au bois. Pour toute urgence sanitaire, les habitants font appel à des camionnettes ou des tracteurs pour évacuer leurs malades. En été, c'est la poussière et le manque d'eau qui pourrissent le quotidien de ces familles qui ne cessent d'écrire, de solliciter l'intervention des responsables. La situation géographique qui chevauche sur deux communes, est un argument retenu quelquefois pour justifier l'injustifiable. Un citoyen de ce hameau aura cette réflexion lourde de sens: «Pour tourner un film sur la situation de l'Algérie coloniale, on aurait pu venir ici pour éviter le recours aux décors. Zaâroura c'est l'Algérie des années de braises.» La jeunesse de cette localité est livrée à elle-même. Aucune structure sportive ou culturelle n'existe. Dans des écrits adressés au wali, les habitants constitués en majorité de deux grandes familles, sollicitent l'intervention du premier responsable pour une priorité absolue: la route. «Seule une route peut désenclaver la région et permettre l'amélioration de la situation.» Malgré les difficiles moments vécus lors de la tragédie nationale, les habitants ont refusé l'exil et ont préféré lutter pour rester sur leurs terres. En attendant des jours meilleurs, la vie à Zaâroura continuera à dépendre des caprices de la météo.