Le lycée Bouamama d'Alger où des cas de grippe A ont été détectés risque de ne pas rester un simple cas d'école. De quels moyens dispose le secteur de l'éducation pour prévenir la propagation de la grippe A dans les écoles? C'est la question à laquelle répond Ahmed Khaled, président de l'Union de wilaya d'Alger des association des parents d'élèves et de l'Union nationale. Les Unités de dépistage et de suivi composées de médecins et de personnel médical sont en principe le premier rempart contre cette maladie. Mais jouent-elles convenablement leur rôle? Ce dernier se limite pour l'instant à des visites trimestrielles, voire annuelles dans les écoles. Est-ce suffisant? Non, répond notre interlocuteur. Elles souffrent également d'un manque d'équipements et de médicaments et leurs locaux sont exigus. Un manque de véhicules se fait aussi ressentir limitant le champ d'action des équipes médicales. Pour l'instant, il n'y a pas que le cas du lycée Bouamama qui est porté à la connaissance de l'association. Mais la crainte concerne surtout l'avenir et là c'est l'inquiétude qui règne suite au constat relatif au manque de moyens pour faire face à la maladie. Les responsables du secteur de la santé sont interpellés pour mettre à disposition des doses suffisantes de vaccin pour traiter les élèves lors des vacances hivernales Ces dernières sont prévues pour le 19 décembre. L'Union souhaite que ces dispositions soient prises plus rapidement même si les associations des parents d'élèves sont conscientes que les enfants ne sont pas parmi la population prioritaire à devoir être vaccinée. Dans les écoles, il est constaté un manque flagrant d'hygiène dû notamment à l'absence d'eau. Les professeurs ont demandé aux enfants de se laver les mains avec du savon. Mais sans eau, le responsable du bureau d'Alger estime que cette consigne n'est pas applicable. Même s'il y a de l'eau à disposition dans certaines écoles c'est loin d'être le cas pour le savon. Hors d'Alger, les unités locales sont aussi en déficit de moyens et se contentent d'intervenir pour effectuer les premiers soins uniquement. Le constat est que les mesures d'hygiène ne sont pas appliquées dans les écoles, ce qui augmente d'autant plus les risques de propagation de la maladie. Selon notre interlocuteur, la prévention doit aussi avoir lieu dans d'autres endroits hormis les écoles. Les aéroports sont les premières enceintes par lesquelles le virus est introduit lorsqu'il y a des arrivées depuis des pays infectés. Les élèves empruntent aussi les transports publics, ce qui les expose chaque jour à contracter la maladie et à contaminer leurs camarades de classe. Les médecins sont aussi appelés à se mobiliser pour des campagnes de sensibilisation dans des écoles, voire dans des maisons de jeunes pour inculquer les mesures préventives contre la grippe mais également contre d'autres maladies dangereuses comme le sida. La majorité des enfants, plus de 70%, souffrent de caries dentaires sans que la santé scolaire dispose de dentistes, qui sont pourtant formés par les facultés en nombre suffisant et qui n'arrivent pas à trouver du travail.Le bureau d'Alger demande aussi la création des cantines au niveau des écoles avec la condition d'être bien équipées et de servir des repas équilibrés. Les dizaines de milliards constitués par les frais d'assurances payés depuis des années seraient exploités à bon escient s'ils sont versés dans l'amélioration du système de santé de l'école, a conclu Ahmed Khaled.