En tant que présentateur d'émissions littéraires, Youcef Sayeh a déploré, de son côté, l'«inexistence» de la critique littéraire. La présentation du livre fera prochainement son entrée dans les journaux télévisés et parlés des chaînes de radio et de télévision algériennes, a annoncé lundi le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Communication, M.Azzedine Mihoubi. Tout ouvrage sorti sera présenté dans les journaux d'information des moyens de communication audiovisuels «éventuellement en présence de l'auteur concerné», a précisé le ministre. M.Mihoubi, qui intervenait au cours d'une conférence sur «la place du livre dans les médias algériens», dans le cadre du Salon international du livre d'Alger (Sila), a mis en cause, à l'occasion, le manque de professionnalisme des éditeurs de livres autant que celui des médias pour faire connaître le livre et encourager la lecture. «Seules quelques maisons d'édition sérieuses investissent dans le marketing», a-t-il déploré. De la même manière, a soutenu M.Mihoubi, «à l'exception de quelques titres qui consacrent des suppléments au livre et à la production littéraire, 80% des journaux s'appuient sur l'Internet pour remplir leurs espaces culturels de nouvelles et d'informations se rapportant à d'autres cultures». En tant que présentateur d'émissions littéraires, Youcef Sayeh a déploré, de son côté, l'«inexistence» de la critique littéraire, avouant que lui-même se limitait à l'«information» en guise de présentation des écrivains et de leurs oeuvres. Cet animateur d'émissions à la Radio et à la Télévision a fait état du «manque cruel» d'émissions et de magazines littéraires «toutes chaînes de radio et de télé confondues», situant celles-ci en deçà des normes en cours, même si la production littéraire n'excède pas, selon lui, 50 à 60 titres par an, dans tous les genres. Ce constat est partagé par le directeur du quotidien Algérie News dont la publication se trouve être parmi les rares à consacrer un supplément spécial dédié à la culture et à la littérature. Pour H'mida Layachi, la promotion du livre dans les médias écrits est marginale et reste limitée à des tentatives isolées, en l'absence d'une politique d'ensemble destinée à faire aimer le livre et à encourager le lecteur à en acquérir et à lire. Ce journaliste-écrivain soutient son propos par la «suppression du soutien à l'édition» et la «disparition des bibliothèques scolaires et des bibliothèques municipales». Le directeur des éditions Barzakh, Sofiane Hadjadj, a, de son côté, souhaité voir les pouvoirs publics s'impliquer fortement à travers le système éducatif en faveur du livre et de sa promotion.