Dans le cadre du programme d'animation du Sila, une conférence portant sur la présence du livre dans les médias algériens a été animée avant-hier après-midi par le secrétaire d'Etat chargé de la communication auprès du Premier ministre, Azzedine Mihoubi, le codirecteur des éditions Barzakh, Sofiane Hadjadj, le directeur du journal Algérie News, Hmida Ayachi, et l'animateur radio et télé Youcef Sayah. Tous les quatre ont débattu de cette présence-absence et de la non-spécialisation des journalistes, de l'absence d'encadrement et de critiques littéraires, ainsi que de l'importance des médias lourds dans la promotion et la vulgarisation du livre. Azzedine Mihoubi a rappelé que du temps où il était le président de l'Union des écrivains algériens, l'Etat aidait cette association à éditer à traduire près de 200 ouvrages en 2003, dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France. Il a également annoncé que le livre sera plus présent à la télévision et à la radio, notamment dans les journaux, voire même en présence de l'auteur lui-même dans le journal. M. Mihoubi a également ajouté que bien qu'il existe plus de soixante titres de journaux en Algérie, “à l'exception de quelques titres qui consacrent des suppléments au livre et à la production littéraire, 80% des journaux s'appuient sur l'Internet pour remplir leur espace culturel de nouvelles et d'informations se rapportant à d'autres cultures.” De son côté, l'animateur de l'émission radiophonique “Papiers bavards” et de l'émission télévisée “Expression livres”, Youcef Sayah, a regretté le manque, voire l'inexistence de critiques littéraires en Algérie. Cette absence crée en fait une sorte de nivellement, ce qui donne l'impression que toutes les œuvres se valent, alors que tout est relatif. Sofiane Hadjad des éditions Barzakh a évoqué son expérience en tant qu'éditeur. En fait, un éditeur ne peut malheureusement pas envoyer des ouvrages à tous les journaux. Il a également déclaré que les journaux arabophones couvraient mieux la littérature que les journaux francophones, car les arabophones s'intéressent aux nouveautés dans les deux langues. Sofiane Hadjadj a rappelé l'importance de la télévision pour la promotion et la visibilité, tout en annonçant qu'il y a des auteurs qui se vendent et qui marchent même sans promotion, notamment Maïssa Bey. Sofiane Hadjadj a proposé un atelier entre éditeurs et journalistes où il serait question de débattre de la situation du livre et des perspectives. Hmida Ayachi, pour sa part, a évoqué l'expérience des suppléments culturels, tout en déplorant le fait que l'Etat ne subventionne plus les ouvrages. Le livre n'est pas absent, mais n'est pas non plus présent dans les journaux. Pour y remédier, il faut peut-être prendre en considération la proposition de Sofiane Hadjadj quant à l'atelier éditeurs/journalistes. Cependant, la qualité vient après la quantité, et on ne peut pas dire que le nombre de livres qui paraissent dans l'année soit conséquent. S. K.