La nouvelle mesure gouvernementale prend quelque peu au dépourvu les distributeurs automobiles en Algérie. M.Marc Bergeretti, patron de Peugeot Algérie, a réagi à la nouvelle mesure portant interdiction d'introduire sur le sol algérien toute pièce de rechange non produite dans son pays d'origine. Une disposition, rappelons-le, édictée par le ministre du Commerce, M.El Hachemi Djaâboub, le 2 novembre dernier. Le premier responsable de la marque au Lion qui a convoqué une conférence de presse, a regretté que cette mesure, bien que salutaire, soit encore entourée d'un certain flou. Aussi, a-t-il appelé à une rencontre qui puisse réunir les concessionnaires automobiles avec les représentants du département de M.Djaâboub afin, justement, de mieux cerner les contours de cette directive qui semble prendre au dépourvu les distributeurs automobiles, et notamment de dissiper la confusion relative au concept de pays d'origine, sachant que des équipementiers de renom mais non nécessairement établis en France, fournissent le constructeur automobile français à l'instar de Valéo, Bosch ou Delphi. Cette autre partie de l'alinéa ministériel demeure également dans le vague, a estimé le conférencier: «La mesure ferme et sans appel ne concerne pas les pièces de rechange produites sous licence, à condition que son importateur présente des documents qui attestent la conformité de la pièce», sachant qu'un constructeur comme PSA (Peugeot Citroën) qui fournit quelque 25.000 pièces pour le seul marché algérien, produit plus de 150.000 références à travers ses divers sites de production de par le monde. Aussi, M.Bergeretti a-t-il expliqué que ce flux important de pièces de rechange importées s'il venait à être entouré de lourdeurs administratives et autres documents à fournir rendraient difficilement opérable la nouvelle directive gouvernementale, particulièrement au niveau du filtre nécessaire que constituent les Douanes. Des détails restent à régler, a ajouté l'orateur, qui a souligné l'importance de faire la distinction entre les sociétés généralistes et les importateurs officiels qui s'approvisionnent directement chez la centrale de PSA. L'intervenant n'a pas manqué de préciser que l'étiquetage des pièces de rechange de Peugeot obéit à la législation actuelle et que c'est la centrale PSA de Vesoul qui livre directement le marché algérien en unités dûment étiquetées en langue arabe. Toutefois, il a relevé quelques soucis techniques qui se posent présentement au constructeur à la suite, justement, de la promulgation du dernier texte de M.Djaâboub. Revenant sur le concept de pays d'origine, M.Bergeretti n'a pas exclu la possibilité de créer en Algérie même une chaîne d'étiquetage de la pièce de rechange qui lui est propre. Cette alternative serait une excellente opportunité pour créer de l'emploi, a-t-il ajouté. Enfin, M.Bergeretti flanqué de M.Michel Valette, directeur pièces et services et de M.Malik Zerdazi, responsable magasin Peugeot, a salué la mesure du 2 novembre et rappelé que Peugeot Algérie n'a de cesse de sensibiliser le consommateur algérien pour la qualité et la sécurité, spécialement à travers l'affichage qui l'aide à prendre conscience des dangers de la contrefaçon.