Alger a eu la part du lion dans ce programme, malgré la rareté du foncier. En réponse aux émeutes qui ont éclaté dernièrement dans la localité de Diar Echems à Alger et dans d'autres régions du pays, Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, a déclaré que la création de 270.000 logements est prévue dans le prochain plan quinquennal. Invité hier de l'émission «Tahaoulat» de la Radio nationale, Chaîne I, le ministre a expliqué que la création de ces 270.000 unités à l'échelle nationale permettra, non seulement d'éradiquer l'habitat précaire, mais aussi d'endiguer les mécontentements des citoyens relatifs à la question du logement et très fréquents ces derniers temps. «La volonté politique existe et l'Etat détient les moyens pour prendre en charge la crise du logement, cependant, le citoyen doit être patient car la réalisation de ces projets demande du temps», a-t-il avancé. Selon lui, la construction de 70.000 logements est prévue dans le budget de l'année 2010. L'éradication des 553.000 habitations précaires recensées à l'échelle nationale se fera d'une manière progressive et selon un plan étudié dans ses moindres détails. Le ministre a expliqué que le travail des comités locaux «doit se faire dans une bonne organisation et en toute sérénité», et d'ajouter qu'Alger a bénéficié de la part du lion dans ce programme malgré «le manque criant du foncier». Saisissant l'occasion, le ministre a appelé à mettre fin aux violations du foncier qui se trouve être une propriété étatique. Concernant la formule LSP (logement social participatif), il a indiqué que les prix du foncier se verront à la baisse. «Pour ce genre de logements, le promoteur assurera 20% des dépenses et le reste, c'est l'Etat qui le prend en charge», a-t-il souligné. Dans ce contexte, il a assuré que les nouvelles mesures mises en place permettront d'éviter les lacunes enregistrées jusqu'ici et par la même de donner aux citoyens l'occasion d'accéder à un logement selon les priorités «pour plus de transparence et d'équité». Selon ses dires, les mesures en cause viennent à point nommé afin d'intégrer une grande frange de la population rayée des listes des bénéficiaires pour manque d'une ou plusieurs conditions. «Ainsi, l'aide frontale qu'assurera l'Etat sera réglée selon la situation salariale de chaque prétendant», a-t-il précisé. Dans le même ordre d'idées, le ministre a annoncé, que ceux qui ont été logés dans des chalets suite à des inondations ou à des séismes «bénéficieront de logements dans un proche avenir», déplorant, toutefois «le comportement inadmissible de certains citoyens». Selon lui, «nombre de ces derniers ont détérioré leurs chalets avant de les quitter en arrachant portes et fenêtres alors qu'ils pouraient servir au relogement d'autres familles». La forte concentration des constructions des logements sur la bande littorale du pays a été également abordée par l'intervenant. A ce sujet, il a rappelé que dans le programme 2005-2007, 35% des logements ont été construits dans la région des Hauts- Plateaux 15% dans les villes ou de l'intérieur. Pour ce qui est de la loi portant sur la mise en conformité des habitations inachevées, M.Noureddine Moussa a dit qu'un délai de cinq ans est accordé par cette loi pour la mise en conformité des constructions et leur achèvement. D'autre part, le responsable a mentionné que les demandeurs de logement pourront, de nouveau, s'adresser à l'Aadl pour bénéficier de la formule location-vente, cette dernière opération étant reconduite dans le prochain programme quinquennal. A ce sujet, il a signalé que l'Aadl assure une partie de la construction estimée à 55.000 unités à travers tout le territoire national dont 25.000 uniquement à Alger. Par ailleurs, le ministre a présenté, mardi à Alger, un exposé devant la Commission des finances et du budget de l'Assemblée populaire nationale (APN) dans le cadre de l'examen des budgets sectoriels prévus dans le projet de la loi de finances 2010.