Meziane appelle au renforcement des législations nationales et internationales    Le guépard saharien "Amayas" repéré dans l'Ahaggar à Tamanrasset    Le rôle des médias dans la préservation et la valorisation du patrimoine culturel souligné à Batna    Tamanrasset: large affluence du public au Salon national du livre    Réunion d'urgence FAF: Présidents des clubs de la ligue professionnelle mardi    TAJ se félicite des réformes en cours sur la scène politique nationale    Oran: le ministre des Affaires étrangères turc inaugure le siège du Consulat général de Turquie    Bourse: une délégation de la Cosob effectue une visite de travail à Oman    Le président de la République préside une réunion du Conseil des ministres    Escale toulousaine de la "Marche de la Liberté": expositions, diffusion de films et conférences au programme    Formation professionnelle : lancement des qualifications pour les Olympiades des métiers dans les wilayas de l'Est du pays    Fédération algérienne de Boxe: le président Abdelkader Abbas prend part à la réunion de la World Boxing    Poursuite des pluies orageuses sur plusieurs wilayas du pays, dimanche et lundi    Début à Alger des travaux de l'atelier régional du bureau de liaison pour l'Afrique du nord du CISSA    Ghaza : le bilan de l'agression génocidaire sioniste s'alourdit à 51.201 martyrs et 116.869 blessés    Meziane appelle les journalistes sportifs à défendre les valeurs et les règles d'éthique professionnelle    Aïd El Adha: arrivée du premier navire chargé de 15 mille tètes de moutons au port d'Alger            Préparatifs de l'Aïd El-Adha    Une journée où le stress a dominé les rencontres    Le MC Alger écope de deux matchs à huis clos    Les journalistes piégés dans l'enclave    Le président de la Fédération équestre algérienne élu au Conseil d'administration de l'Union arabe d'équitation    Le Quai d'Orsay et le lobby pro-israélien, principaux soutiens de Boualem Sansal    Mobilis : Les médias à la découverte de la 5G    Le Prix national de l'innovation scolaire lancé    Des matchs à double tranchant    «Construire un front médiatique uni pour défendre l'Algérie»    Les enjeux des changements climatiques et de la biodiversité débattus    Nessim Hachaich plante les couleurs nationales au plus haut sommet du monde    Rencontre sur les mécanismes de protection    L'Institut d'agriculture de l'Université Djilali-Liabes invite les enfants de l'orphelinat    Malgré le déstockage d'énormes quantités, la pomme de terre reste chère    Hamlaoui présente trois projets d'aide pour les femmes du mouvement associatif    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    La Coquette se refait une beauté    Un rempart nommé ANP    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    









Zerhouni : “les vrais habitants de diar echems seront relogés”
Aprés les dernières émeutes dans le quartier
Publié dans Liberté le 24 - 10 - 2009

Le ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, a commenté, jeudi dernier, les émeutes qui ont secoué le quartier de Diar Echems.
Il s'est déplacé à la clinique des Glycines pour s'enquérir de l'état de santé des policiers blessés lors de ces émeutes et leur rendre hommage, estimant que ces derniers ont fait preuve de retenue et de sang-froid. “Aucun blessé n'a été signalé parmi les citoyens”, déplorant, toutefois, “beaucoup de blessés” dans les rangs du service de maintien de l'ordre. Le ministre a affirmé que quinze personnes ont été interpellées lors de ces émeutes, parmi lesquelles cinq repris de justice qu'il accuse d'être les meneurs et qui ont été mis sous mandat de dépôt, alors que quatre mineurs ont été remis à leurs parents et six autres mis en liberté provisoire. “Nous avons les moyens de reloger les véritables habitants de Diar Echems. Seulement, l'opération de relogement doit se concrétiser dans un climat serein et organisé”, a déclaré M. Zerhouni à la presse.
M. Zerhouni a appelé les familles et les jeunes de cette cité à “ne pas se laisser influencer” et à “faire preuve de patience” car, a-t-il soutenu, “la question nécessite quelques semaines ou quelques mois”. La sortie du ministre de l'Intérieur, si elle constitue la première réaction officielle aux émeutes et un appel au calme, n'en contient pas moins des points d'interrogation.
La première a trait aux limites de cette politique de colmatage et de fuite en avant dans la gestion du dossier de l'habitat précaire et des bidonvilles. Si l'Etat a les moyens de reloger tout le monde, pourquoi doit-il attendre que les gens sortent dans la rue pour le faire ? Le ministre reconnaît que l'Etat avait pris sur lui, depuis 2001, de reloger tous les habitants des bidonvilles et autres habitations précaires et que l'opération suivait son cours. Or, lui-même avoue que la gestion de ce problème n'est pas toujours facile, en utilisant, à plusieurs reprises, le vocable de “véritables habitants”.
Il a rappelé que le quartier de Diar Echems devait bénéficier, par le passé, d'un programme de réhabilitation semblable à celui dont ont bénéficié les habitants de Diar El-Kef, au lendemain des inondations de Bab El-Oued. Mais, selon M. Zerhouni, une partie des habitants de Diar Echems avait refusé cette option. Il paraît que les habitants seraient, aujourd'hui, d'accord pour cette solution.
Quoi qu'il en soit, l'épisode de Diar Echems et la réponse du gouvernement, par le biais de M. Zerhouni, remettent sur le tapis toute la problématique de la gestion du dossier des bidonvilles et de l'habitat précaire. Faut-il absolument construire une baraque pour prétendre à un logement social ? Depuis Chadli Bendjedid, l'Etat a toujours juré son intention d'éradiquer les bidonvilles. Des campagnes ont été lancées, mais n'ont duré que le temps d'une campagne. Les bidonvilles se sont réinstallés un peu partout.
La crise du logement aidant, beaucoup de personnes ont érigé des logements de fortune sur les toits des immeubles, dans les caves, dans les couloirs. Enfin, partout. L'absence criante de l'autorité publique a facilité l'implantation de nouveaux bidonvilles, alors que le commerce des baraques n'est un secret pour personne. Bon nombre de bénéficiaires de logements sociaux les ont revendus pour rebâtir des baraques. La politique suivie depuis plus d'une trentaine d'années déjà en matière de prise en charge de l'habitat précaire a montré toutes ses limites et encouragé les gens à bâtir davantage de bidonvilles, étant sûrs de bénéficier de logements sociaux, un jour ou l'autre. Toutes les lois, tous les dispositifs mis en place ces dernières années n'ont pas réussi à infléchir le business des bidonvilles.
Il est vrai que ce ne sont pas seulement les habitants de ces bâtisses qui en tiraient profit, mais aussi des élus locaux et des agents de l'administration qui se sucrent. Car, au-delà du sempiternel problème de relogement, c'est la gestion de la crise du logement qui est à revoir.
Le président Bouteflika avait reconnu la difficulté de gérer ce dossier, dans la mesure où les logements sociaux ne vont pas nécessairement à ceux qui en ont besoin et dont certains ont bénéficié de trois, voire de cinq logements sociaux. La tension sur les logements sociaux, à Alger, mais aussi dans les grandes villes fait que chaque distribution de quotas donne lieu à des protestations. Qui doit en bénéficier en priorité ? Celui qui habite dans un bidonville ? Ou celui qui habite dans une habitation précaire ? Celui qui a déposé sa demande durant les années 1960 ? Ou celui qui attend son logement pour se marier ? Le programme d'un million de logements paraît gigantesque. Celui que l'Etat compte lancer pour le quinquennat en cours l'est également. Bâtir deux millions de logements en dix ans, c'est un énorme effort consenti par l'Etat. Mais cela ne représente qu'une goutte dans l'océan des attentes d'une population résignée à dépendre des quotas de l'administration. Les formules telles que l'AADL, le Fnops et autres promotions immobilières ont toutes buté sur des hésitations et autres blocages bureaucratiques. L'Etat-providence pourra-t-il continuer éternellement à gérer cette bombe à retardement ?


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.