A l'appel de la section Ugta, les fonctionnaires des collectivités locales de la wilaya de Tizi Ouzou ont observé une journée de grève jeudi dernier à travers toutes les communes. A l'origine de ce mouvement, pour le moins inédit d'une corporation généralement silencieuse, les conditions socioprofessionnelles insupportables. En priorité de leurs revendications, les travailleurs des différentes mairies de la wilaya demandent l'augmentation de leurs salaires jugés dérisoires et affreusement insignifiants à l'instar de toute la corporation à travers toutes les wilayas du pays. Selon leurs représentants, ces mensualités ne couvrent que les dix premiers jours du mois. S'estimant être le parent pauvre de la Fonction publique, les salariés des collectivités locales souffrent de la dégradation de leur pouvoir d'achat qui les met au bord de l'asphyxie. Sur un autre plan, cette grève est motivée par la demande incessante de la Centrale syndicale de la suppression de l'article 87 bis de la loi 90/11 qui définit les modalités de soumission des salaires au régime indemnitaire. L'Ugta estime que l'imposition des indemnités, primes de toutes natures, rend insignifiante toute augmentation de salaire. En troisième lieu, les travailleurs des mairies de la wilaya réclament à la place de leurs collègues de tout le pays, l'adoption du statut particulier. Le retard dans sa mise en application a engendré la pérennisation des conditions déplorables. Notons enfin que la grève des fonctionnaires est venue s'ajouter à celle des éboueurs qui a commencé deux jours auparavant et se poursuit encore. Ces arrêts de travail ont paralysé le fonctionnement de toutes les mairies. Ces débrayages sont venus se joindre à une tension inédite des élus du FFS qui ont décidé de soutenir leurs sept «camarades» exclus du parti pour avoir pris part à une rencontre avec le président de la République. Et, dans toute ce branle-bas, les affaires des citoyens ainsi que les chantiers demeurent paralysés en attendant les inondations pour «débloquer la situation».