Les habitants du hameau se plaignent des fumées dégagées par les décharges sauvages, qui ont chassé les abeilles et mis fin à l'apiculture dans la région. Au niveau de la commune d'El Hachimia, chef-lieu de daïra, et située à une trentaine de kilomètres au sud du chef-lieu de wilaya de Bouira, les déchets ménagers sont déposés au lieudit Aïn Hazem, 3km à l'ouest en direction de Aïn Bessem. Le site fait partie des terres agricoles exploitées par des EAC. Cette décharge, qui grandit proportionnellement au nombre d'habitants de la ville, est, avec le temps, devenue un vrai danger pour les habitants, agriculteurs et exploitants de ces terres fertiles. En plus des odeurs, de l'éparpillement des sachets, les résidus liquides de ces ordures se déversent dans les rivières qui alimentent le barrage oued Lakhal à Aïn Bessem. Les habitants du hameau se plaignent aussi des fumées qui ont chassé les abeilles et mis fin à l'apiculture dans la région. Le chemin d'accès vers les habitations éparses connaît une dégradation qui, en hiver et en période de pluies, accentue les souffrances des paysans. Les plaignants qui nous ont rendu visite affirment avoir saisi les autorités plusieurs fois pour attirer leur attention sur les dangers qu'ils encourent tant sur le plan sanitaire qu'économique. «Notre seule source de subsistance est en péril.» Ce cas de figure, qui n'est pas spécifique à la région de Aïn Bessem, pose avec acuité le problème des décharges à travers toute la wilaya. De Lakhdaria à l'ouest jusqu'à Ath Mansour à l'est et de Sour El Ghozlane au sud jusqu'à Ath Laâziz au nord, nombreuses sont les communes qui déposent les ordures sur les rives des oueds ou dans des espaces agricoles. La direction de l'environnement en charge de ce dossier trouve des difficultés à combattre ce phénomène du fait que la majorité des APC ne disposent pas de budgets consistants nécessaires à la réalisation de centres d'enfouissement techniques. Précisons aussi que la région, et depuis des années, subit les méfaits d'une pollution à grande échelle. Les rejets de l'unité de production de ciment sont venus à bout d'une faune qui, jadis, faisait la fierté de la zone. Les amandiers de Bekouche, un produit label, du temps de la colonisation, ont disparu. Toute la forêt, qui faisait écran à l'avancée du désert, n'est plus qu'un souvenir. L'autre unité de production des produits détergents a, de son côté, négativement influé sur les eaux pluviales qui se déversent dans le barrage de oued Lakhal. Si dans le monde, la préservation de la nature, et par ricochet, la vie, est une priorité, chez nous, les pollueurs ne sont points inquiétés si on excepte les redondantes remises à l'ordre par des mises en demeure. A quand des sanctions exemplaires?