Les Irakiens auront leur nouveau Parlement en 2010. Une nouvelle loi a été adoptée pour conduire à ce processus. Les problèmes soulevés à cause de la région pétrolière du Kirkouk ont fini par être résorbés par le Parlement irakien. Ce dernier a adopté avant-hier la loi électorale après un accord sur la question controversée de Kirkouk. Cette loi ouvre ainsi la voie à l'organisation d'élections législatives début 2010. Une longue attente était provoquée par des divergences entre les différentes parties politiques du pays autour de la question de la province. Le texte a été approuvée par 141 des 195 députés présents au Parlement qui compte 275 sièges. Il stipule que dans la province de Kirkouk au Nord et dans les provinces où il y a des contestations sur les registres électoraux en raison d'un fort accroissement de la population depuis 2003, les résultats ne seront pas définitifs. Un comité composé par des parlementaires de ces régions, de représentants du ministère du Plan, de l'Intérieur, du Commerce et de la commission électorale, avec l'aide de l'ONU, aura un an pour étudier d'éventuelles irrégularités et annuler les votes frauduleux, toujours conformément à cette loi. Cette législation prévoit, par ailleurs, d'accroître le nombre de députés, de 275 à plus de 300, conformément à la Constitution, qui accorde un siège pour 100.000 habitants. Huit des sièges seront réservés aux minorités du pays. Enfin, 25% des sièges seront attribués à des femmes. L'élection prévue début 2010 et dont la date exacte n'a pas été encore arrêtée par les autorités électorales, sera un scrutin à liste ouverte. Les électeurs pourront choisir une liste ou un seul candidat, tel que le souhaitait le chef spirituel de la communauté chiite, Ali Sistani. Le fait que les Irakiens mettent fin au blocage sur la loi prouve qu'un accord a été trouvé sur Kirkouk. Cette province pétrolière est disputée par les Arabes, les Turcomans et les Kurdes. Arabes et Turcomans affirment que les Kurdes sont venus en masse depuis 2003, date de l'invasion américaine du pays, pour modifier le rapport démographique. Or les Kurdes, qui ont démenti cette idée, expriment leur souhait que les listes électorales correspondent à la démographie actuelle. Après l'adoption de la loi électorale, il reste désormais à la commission électorale à fixer la date exacte du scrutin, jugé crucial pour la stabilité du pays au moment où les Etats-Unis, qui possèdent actuellement 117.000 soldats en Irak, s'apprêtent à se désengager totalement du pays d'ici fin 2011. Au sujet de la date du scrutin législatif, Hamdia al-Husseini, une des responsables de la commission électorale irakienne a estimé que les élections ne pouvaient être tenue à la date prévue initialement le 16 janvier soulignant qu'une nouvelle date sera fixée. Le chef de la commission électorale Faraj al-Haïdari a, quant à lui, confirmé que tenir les élections le 16 janvier était impossible. «Nous pouvons le faire entre le 16 et le 31 janvier, date limite selon la Constitution», a-t-il dit. Le vote au Parlement irakien de la loi électorale a été salué en Irak, aux Etats-Unis ainsi qu'aux Nations unies qui ne cessaient de presser les Irakiens à adopter ce projet. Pour le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki, il s'agit d'une victoire historique pour le peuple irakien, se félicitant ainsi de l'adoption de la loi électorale. Saluant également l'adoption de la loi électorale, le général Ray Odierno, commandant des forces américaines déployées en Irak, a souligné que les Irakiens ont prouvé par le biais de leurs représentants leur désir d'avoir un gouvernement démocratique, appelant tous les Irakiens à se rendre aux urnes lors du prochain scrutin.