Vote n L'ambassadeur américain en Irak a appelé, ce mardi, les Irakiens à ne pas «traîner en longueur» pour organiser les élections législatives. «Il peut y avoir du retard dans la date. Un peu de retard, ce n'est pas un problème mais nous ne voulons pas que les choses traînent en longueur», a affirmé Christopher Hill à Bagdad. «Il est très important pour l'Irak et pour son avenir que les élections aient lieu bientôt», a-t-il ajouté. Le Parlement a modifié, hier, la loi électorale, adoptée en première lecture le 8 novembre, mais le nouveau texte a provoqué la colère de la communauté sunnite car ses dispositions réduisent leur représentation par rapport à la première mouture rejetée par le vice-président irakien. Tarek al-Hachémi a laissé entendre dans un communiqué qu'il opposerait son veto une deuxième fois, ce qui va retarder la tenue du scrutin prévue à l'origine par la Constitution fin janvier. La constitution autorise la présidence irakienne, composée du président et de ses deux vice-présidents, à opposer deux veto. En troisième lecture, le Parlement peut adopter le texte s'il obtient la majorité des trois cinquièmes. «Le vice-président Tarek al-Hachémi a opposé son veto au précédent texte, qui, malgré les faiblesses qu'il a essayé de rectifier, était plus juste pour les Irakiens que la nouvelle loi», a affirmé le bureau de M. Hachémi dans un communiqué. Il traitera cette «loi comme la précédente avec la plus grande responsabilité et en protégeant les intérêts de la nation», a-t-il dit, laissant ainsi entendre qu'il rejetterait la nouvelle version. «Ce qui s'est passé est très dangereux et aura des conséquences négatives sur l'ensemble du processus politique», a ajouté le communiqué. Hier, les députés ont décidé de modifier la répartition des sièges au Parlement en ne tenant pas compte du réel accroissement de la population depuis les dernières élections de 2005, mais en fixant une augmentation annuelle de 2,8% pour chaque province. Ce système favorise largement les Kurdes dont la fécondité est plus faible que les chiites et les sunnites. Ainsi, la province kurde de Souleimaniyeh aura droit à 17 sièges alors que, dans la première répartition, elle avait 15 sièges, comme en 2005. Les sunnites de la province d'Anbar (Ouest), se partageront désormais 10 sièges contre 14 dans la répartition précédente, soit seulement un siège de plus qu'en 2005. Les chiites perdent aussi des sièges mais restent largement majoritaires. M. Hachémi a déjà opposé son veto car il exigeait l'attribution de 15% des sièges notamment aux minorités et aux Irakiens de l'étranger, soit 48 sièges sur 323, contre les 5% figurant dans le premier texte.