La récente décision de la chambre d'accusation de renvoyer le dossier des détenus du mouvement citoyen, au nombre de 11, est le débat du jour. Crime ou délit? La cour de Bouira est partagée. Le renvoi du dossier des détenus du mouvement citoyen à la case départ après la décision de la chambre d'accusation à la suite de la décision de la partie civile de refuser la poursuite pour délits, mais pour des griefs criminels, a mis le feu aux poudres. Depuis lundi soir, on signale des blocages partiels de la RN5 dans les localités de la daïra de Bechloul. Au chef-lieu de wilaya, un rassemblement a été improvisé au centre-ville par la coordination des comités citoyens de la wilaya. Cette action sera suivie, selon un délégué, d'autres plus importantes. Pour revenir à la décision de la justice de renvoyer l'instruction, les animateurs du mouvement disent «ne pas être étonnés par ce énième montage d'un pouvoir dont les desseins sont connus de tous». La volonté de brandir deux versions diamétralement opposées, à savoir l'appel au dialogue et une stratégie pour pousser à l'épuisement et au pourrissement, n'est plus un secret pour personne: «La justice, gagne du temps en maintenant d'honnêtes gens en prison alors qu'elle libère d'authentiques criminels au nom d'une loi humaine en omettant de se référer, dans un pays musulman, au Livre Saint, donc à une justice divine qui sanctionne le crime, oeil pour oeil, dent pour dent», relève un animateur qui ajoutera: «Continuer, quel que soit le subterfuge utilisé, à maintenir des pères de famille en prison relève simplement d'une hogra et rien que de la hogra». L'apaisement auquel appelle le chef du gouvernement, le nécessaire recours à une solution pacifique, l'introduction-standard des interventions dans chaque institution du désormais problème de la Kabylie, ne peuvent se concrétiser par la politique de la carotte et du bâton. De Chaâbane Meziane à Belaïd Abrika, en d'autres termes du plus anonyme militant de la cause amazighe au plus connu, s'étend une région que l'Histoire a honorée et qui a eu le mérite de chasser le colonialisme. La volonté de faire croire aujourd'hui que les dignes fils des martyrs, roulent ici pour une force théologique étrangère ou encore visent à diviser le pays pour y implanter le christianisme, reste une gesticulation électoraliste et la réelle volonté de nous afghaniser. S'il est des gens qui méritent d'être derrière les barreaux, il faut les chercher parmi la mouvance intégriste, qui active pour désertifier l'Algérie dans sa totalité, la Kabylie en particulier. N'a-t-on pas entendu dire que le peuple algérien est apostat? Au regard de la loi, les détenus de Bouira sont illégalement en prison. La détention préventive ayant largement expiré. Les y maintenir est une autre injustice que seul un homme sincère peut corriger. La crédibilité de l'Etat passe par des corrections quand l'erreur est flagrante. Même si la démocratie exige la séparation des pouvoirs, parfois l'interférence ou l'empiètement sont justifiés. Pour l'Histoire, libérez les détenus Monsieur le Président!