Le géant pétrolier public chinois Cnpc a conclu un accord la semaine passée en vue de l'exploitation du plus grand champ pétrolifère irakien, dont les réserves sont estimées à 17,7 milliards de barils. L'Empire du Milieu avec cette remarquable opération se positionne en tant que premier opérateur étranger dans le secteur pétrolier en Irak qui, il faut le rappeler au passage, détient les troisièmes plus grandes réserves de la planète. Les Occidentaux, et en particulier les Américains, dont le but inavoué de l'invasion de l'Irak consistait en l'assurance de leur approvisionnement en pétrole, doivent compter à l'avenir sur la présence des entreprises du pays des Dragons lequel, avec cette mainmise sur l'or noir irakien, s'affirme comme le sérieux concurrent de la première puissance économique de la planète, les Etats-Unis. L'information qui a précédé de quelques jours seulement le rapport de l‘Aie, revêt une importance capitale. En effet, l'Agence internationale de l'énergie, qui a pour objectif de défendre avant tout les intérêts des pays occidentaux dont les économies sont de grosses consommatrices d'or noir, a révélé mardi par le biais de son rapport annuel, présenté mardi à Londres par son secrétaire général, Nabuo Tanaka, que les investissements dans l'exploration et la production du pétrole ont baissé de 19% en 2009. L'information est jugée par les spécialistes parmi les plus étonnantes, mais surtout alarmantes, que contient ce dossier de 691 pages. Explications: «La chute des investissements est une mauvaise nouvelle, car lorsque la demande de pétrole va redémarrer avec la reprise économique, faute de production, il risque d'y avoir une très forte montée du prix du baril», a commenté l'économiste en chef de l'Agence internationale de l'énergie, Fatih Birol. Les Chinois, qui ont investi le secteur avec fracas, ont voulu, selon toute vraisemblance, anticiper cette très probable nouvelle conjoncture. La raréfaction de cette énergie fossile non renouvelable qu'est le pétrole est sur toutes les lèvres et fait grand débat à l'heure actuelle. Et à ce sujet, l'Agence internationale de l'énergie n'est point épargnée Elle est pointée du doigt voire même épinglée. Le quotidien anglais Le Guardian vient de révéler dans son édition de mardi que l'Aie a surestimé les réserves mondiales et minimise les risques d'une pénurie sous la pression des Américains. Une situation plutôt paradoxale si l'on se fie aux conclusions du même rapport. «Des accusations sans fondement. Nous sommes toujours critiqués, mais on me reproche en général d'être au contraire trop alarmiste», se défend l'économiste en chef de l'Agence qui a revendiqué la neutralité des rapports de l'AIE, relus selon lui par plus de 200 experts étrangers à l'organisation internationale créée en 1974 suite au premier choc pétrolier, et dont le siège se trouve à Paris. Le pic de la production d'or noir des pays non membres de l'Opep sera atteint dès l'année prochaine a assuré Fatih Birol. Quant à 93% de la demande supplémentaire d'énergie, d'ici l'horizon 2030, elle devrait provenir des pays émergents et en développement. En ce sens, la Chine a déjà pris les devants. Le géant pétrolier public du pays des Dragons Cntc a conclu un accord définitif la semaine passée en vue de l'exploitation du plus important champ pétrolifère d'Irak dont les réserves sont estimées à 17,70 milliards de barils. Une opération qui est devenue nécessaire pour satisfaire l'appétit de l'ogre chinois dont l'économie doit absorber, dés 2010, 8,2 millions de barils par jour. «Sa grande préoccupation est l'accès aux ressources. A la différence des autres pays d'Asie, la Chine diversifie ses sources, au-delà du Moyen-Orient», souligne Jean-Pierre Fevennec, directeur expert de l'Institut français du pétrole. Disposant d'une impressionnante manne de réserves de change estimée à 2000 milliards de dollars, l'Empire du Milieu n'hésite pas à prêter pour décrocher des contrats pétroliers et s'ouvrir des horizons nouveaux. A titre d'exemple, pour s'assurer la livraison de 300.000 barils par jour de brut sibérien, il a déboursé pas moins de 25 milliards de dollars, à titre de prêt, aux compagnies russes Rosneft et Transneft. La demande d'or noir qui doit connaître son point culminant en 2025 signe «l'ère du pétrole bon marché». Les Chinois s'y sont d'ores et déjà préparés.