Ce qui s'est passé au Caire n'a aucune commune mesure avec les feux d'artifice qu'il y a eu à Blida. Un membre de la délégation de la Fédération internationale de football a confirmé que l'agression dont ont été victimes les joueurs algériens est grave. «On ne peut pas parler de blessés superficiels», a dit Walter Gagg. Il confirme avoir vu des bris de verre et des taches de sang sur le plancher du bus de l'Equipe nationale attaquée par des jets de pierre entre l'aéroport et son hôtel. L'officiel n'a pas assisté au caillassage du bus qui s'est déroulé deux jours avant le match contre l'Egypte. Il a néanmoins immédiatement recueilli les éléments factuels pour rédiger le rapport de la FIFA sur l'incident. «Nous étions à l'aéroport, et nous l'avons quitté quand l'Equipe d'Algérie est montée dans son bus», témoigne M.Gagg. L'hôtel se trouve à 400-500 mètres à vol d'oiseau. «Nous n'avons pas pu voir ce qui s'est passé derrière nous», a-t-il assuré. Il poursuit son récit en disant que le président de la Fédération algérienne a appelé les membres de la délégation de la FIFA «pour nous dire qu'il se passait quelque chose et qu'il y avait des joueurs blessés». La FIFA a pu constater que «le bus, devant l'hôtel, était dans un très mauvais état, avec toutes les vitres cassées et sur le plancher des bris de verre et des taches de sang».«Nous sommes montés au 4e étage pour voir la délégation algérienne, continue le représentant de la FIFA. Nous avons constaté que trois joueurs avaient été blessés: Khaled Lemmouchia, au cuir chevelu, Rafik Halliche, au-dessus de l'oeil, à l'arcade sourcilière, et Rafik Saïfi, au bras. L'entraîneur des gardiens a été commotionné.» Des soins ont alors été prodigués aux blessés. «Ils ont été soignés par le médecin de l'Equipe nationale. On ne peut pas parler de blessés superficiels. Avec les points de suture, il faut voir si ces joueurs peuvent jouer de la tête. Le médecin doit encore se prononcer», précise-t-il. Walter Gagg a assisté à la visite de Hassan Sakr, le président du Conseil national du sport égyptien. Ce dernier est arrivé à l'hôtel et la discussion a duré jusqu'à minuit avec les représentants de la FIFA, qui retournent ensuite auprès des joueurs algériens. «On voulait que la délégation algérienne ne quitte pas Le Caire pour que le match puisse se tenir», explique Walter Gagg. Il a quitté les membres de l'équipe, deux heures plus tard. Ce n'est qu'à cet instant que «nous avons envoyé notre rapport» à la FIFA, poursuit-il. «La Fédération algérienne nous a demandé qu'à chaque déplacement de son équipe, il y ait une délégation de la FIFA, ce que nous lui avons accordé», a ajouté M.Gagg. «Les joueurs ont eu peur, ils étaient terrorisés», selon ce représentant de la FIFA. Il déplore que deux pays frères, partageant une culture, une langue, une religion, connaissent ce genre d'incidents. Ce qu'il a vu au Caire n'a aucune commune mesure avec ce qui s'est passé lors du match aller à Blida, le 7 juin. Il se souvient qu'il y avait eu des feux d'artifice avant, pendant et après le match, mais pas de problèmes. «Ça s'était bien passé», a-t-il conclu.