Le ministère de l'Agriculture entend encourager les paysans à avoir recours à des fertilisants. L'utilisation des engrais ou fertilisants organiques et minéraux est très faible en Algérie. Elle atteint à peine 11 kg par hectare, a regretté un intervenant au Forum interprofessionnel de deux jours, relatif à «la protection des plantes et fertilisation raisonnée, pivots d'une agriculture moderne», qui se tient à Alger depuis hier. Ce thème a été développé par nombre d'intervenants qui n'ont pas manqué de poser des questions précises au ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, qui a procédé à l'inauguration du Forum et suivi les débats de l'auditoire. Le ministre a rappelé dans un point de presse, que sur les 41 milliards de dinars de dettes contractées par les agriculteurs, 38 ont été épongés. Il a également indiqué que l'acquisition des engrais est soutenue à hauteur de 20%. Le ministre a exhorté les fellahs à «optimiser la fertilisation des sols et en faire, non pas une activité conjoncturelle, mais une pratique durable». Benaïssa a aussi préconisé aux participants du Forum de «créer une synergie positive de rapprochement tout en créant une dynamique avec les résultats obtenus sur le terrain». Concernant la formation, le premier responsable du Madr a indiqué que «des aides à la formation professionnelle et à l'information ont été introduites pour renforcer le potentiel des capacités humaines». Cela, rappelle-t-il, a été possible en signant des «conventions avec plusieurs universités nationales et des organismes internationaux». Il est utile de souligner que l'utilisation des engrais en Algérie est l'une des plus faibles dans le Bassin méditerranéen, notamment au Maghreb. Elle atteint à peine 11kg par hectare et par an, contre deux fois plus en Tunisie et trois fois plus au Maroc, sans parler de l'Egypte où 350kg d'engrais par an et par hectare sont répandus sur les sols. Ceci est d'autant regrettable que l'Organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) estime que la production peut atteindre 50% de plus que la moyenne en utilisant les engrais de façon raisonnée. En 2008, 120.000 tonnes ont été utilisées en Algérie alors que les besoins potentiels sont estimés à près de 600.000 t/an a affirmé un cadre du Madr. Un intervenant a souligné que «l'engrais vient en complémentarité avec ce qu'il y a dans le sol», faisant remarquer «l'importance des analyses de sols par le Laboratoire national. Ses prestations sont gratuites et sa capacité de traitement est de 10.000 prélèvements». Il a regretté amèrement que «seul un millier de demandes d'analyses a été formulé». Le rôle de la météo a également été mis en exergue. Un bulletin spécial à travers la presse parlée ou filmée serait en effet d'une grande utilité pour le paysan en prévision du traitement du sol qu'il doit effectuer, a relevé un producteur, lors des débats. L'accent a été mis, par ailleurs sur l'information et aussi sur la formation professionnelle. Sur le plan de l'acheminement des pesticides et engrais, il a été relevé la lenteur des procédures, l'indisponibilité des produits au bon moment, sachant qu'ils sont soumis à des normes de sécurité.