Les mordus des Verts soutiennent plus que jamais leur équipe malgré les deux buts encaissés des Egyptiens. Quelques minutes après le coup de sifflet final de la rencontre Algérie-Egypte, des centaines de supporteurs des Verts ont envahi de nouveau les rues et les placettes désertées pendant 90 minutes. A Blida comme à Alger, et à l'instar d'autres villes, le même sentiment:un peu de déception mais, et surtout, beaucoup d'optimisme, d'espoir et de détermination. Pour les inconditionnels d'El Khadra, tout n'est pas encore fini. Spontanément, ils se sont mis à scander haut et fort: «Mâak ya Saâdane fi Soudan»(Avec toi Saâdane au Soudan, Ndlr). Excepté un soupçon de dépit constaté chez les uns et les autres, l'ambiance était la même que celle qui a prévalu à l'avant-match. De la musique, des chants, des slogans, des klaxons et même des youyous de femmes qui ont décidé de soutenir Halliche, Belhadj et leurs camarades jusqu'à la victoire. «Les sélectionnés algériens ont donné le meilleur d'eux mêmes. Il va sans dire que notre confiance en eux n'a nullement été altérée par le score d'aujourd'hui», lance, d'emblée, Ghania qui, émue, ajoute «Désormais, ces joueurs sont une partie de de nous. Il sont courageux et ils l'ont démontré. Toutes nos prières et nos pensées vont vers eux».Dire que les joueurs de notre sélection nationale ont conquis, en peu de temps, les coeurs de trente-six millions d'Algériens n'est pas exagéré. Jugez-en. Samir, Raouf, Merouane, Hakim et Riadh sont un groupe d'amis qui ne jurent que par Saâdane et ses protégés. Chômeurs de leur état, ils ont travaillé dur ces derniers mois pour réaliser un rêve cher à leur coeur aller supporter l'Equipe nationale au Caire. Cependant, faute de moyens financiers, ils n'ont pu que cotiser pour envoyer l'un des leurs. «C'est comme si nous y étions». Pour ce qui est de la rencontre, ils affirment que «l'espoir est encore permis avec le match barrage et que c'est tout un peuple décidé à arracher le billet pour Johannesburg qui est derrière les Fennecs». La lâche agression dont ont été victimes, les Fennecs était sur toutes les lèvres. Pour Khaled, universitaire, «les Egyptiens déjà passés maîtres dans les magouilles des coulisses, ont chauffé leurs supporters à blanc pour déstabiliser nos joueurs et démoraliser nos supporters. Seulement, l'image qu'ils ont donnée sur le terrain était celle de joueurs violents sans fair-play et mus par un complexe d'infériorité et le désir de nuire». Pour ce qui est du match qui se jouera à Khartoum, Khaled explique que «les sélectionnés algériens déjà qualifiés pour la Coupe d'Afrique, ont toutes les chances de gagner, surtout que les supporteurs sont décidés à se rendre en masse au Soudan, car conscients que les Verts, plus que jamais, ont besoin de se sentir entourés par Ouled Lebled (les enfants du pays, Ndlr)». Les Algérois, également, ont tenu à exprimer dans la rue leurs sentiments mitigés. A Birkhadem, Kouba, Bouzaréah, ou alors la place des Martyrs, La Casbah, Bab El Oued et Ben Aknoun, la fièvre verte a tenu en effervescence les mordus d'El Khadra jusqu'à des heures indues. «Qu'ils gagnent ou qu'ils perdent, ils sont et resteront notre fierté. Blessés jusqu'au sang, ils se sont battus comme seuls les héros savent le faire. Quel que soit le score de la prochaine rencontre, pour nous les Fennecs sont les meilleurs», martèle un sexagénaire rencontré au café Malakoff. Son camarade Yahia renchérit «Avec l'Equipe nationale, le peuple algérien s'est réconcilié avec son drapeau. Ce que les partis politiques et les officiels algériens avec leurs sempiternels discours sur le nationalisme n'ont pas réussi à faire, des jeunes de la valeur de Lemmouchia, Ghezzal et leurs compagnons l'ont fait faire vibrer tout un peuple et susciter en lui l' amour de la Patrie jamais soupçonné jusque-là»! Alors, chapeau bas, les Verts et bon vent.