La frustration est le maître mot qui peut, le plus, qualifier l'état d'esprit des fans oranais après le deuxième but assassin des Egyptiens. La frustration, mais également une colère sourde née des incidents qui ont émaillé l'avant-veille du match, en prenant en exemple le cas de l'agression de Halliche. On a même assisté à des appels au lynchage de l'Egyptien par certains supporters au bord de la syncope. La rue d'Arzew a été envahie, dès le coup de sifflet final, par une foule drapée des couleurs nationales. Les carrefours les plus importants ont été placés sous haute surveillance avec une présence policière notable. Le match avait déjà commencé dans les rues d'Oran, bien des heures avant le début officiel du coup d'envoi de la rencontre. Oran, revêtue des couleurs nationales, déployait un éventail de patriotisme à travers l'étalage de drapeaux géants, d'écharpes et de maillots des Verts, un véritable commerce en parallèle au parcours victorieux du onze national offrait le spectacle d'une ville qui s'apprête depuis une semaine à faire la fête. Pourtant, à quelques minutes du début de la confrontation, l'appréhension et la tension étaient à l'extrême, palpables dans les regards et les commentaires. Chacun appréhendait le résultat final et la crainte de débordements qu'on prévoit déjà. Les commerces ont fermé à partir du début de l'après-midi dans la crainte d'actes de délinquance. À moins d'une demi-heure du début du match, des voitures sillonnaient encore le Front de mer, tous klaxons dehors, scandant des slogans à la mémoire des Verts. Le premier but égyptien après deux minutes du début du match a fait augmenter la pression dans le camp des supporters oranais. Au coup de sifflet de la mi-temps, les supporters qui ont choisi de vivre le match dans les cafés ou devant les différents écrans géants installés à l'occasion un peu partout dans la ville ont exprimé leur joie, quoique réservée, devant le spectacle de l'équipe nationale bien que leur équipe soit menée au score. Des feux d'artifice ont même été lancés des balcons de l'avenue Tripoli. Les applaudissements de la deuxième mi-temps furent consacrés à un seul joueur, en l'occurrence le portier de l'EN Lounès Gaouaoui qui, de l'avis unanime, a été le meilleur élément sur le terrain. Le but égyptien venait de tout remettre en cause. Rendez-vous est pris pour Khartoum, le 18 novembre prochain.