La communication avec laquelle les autorités algériennes traitent la question laisse place aux folles rumeurs. En l'absence d'informations officielles et fiables, le oui-dire a pris le relais et les rumeurs les plus folles circulent dans les quatre coins du pays. Alors que certains parlent de huit morts algériens en Egypte, d'autres de 11 et d'autres encore de 17, les autorités algériennes assurent qu'aucun décès n'a été enregistré parmi les supporteurs algériens présents au Caire. Quant aux blessés, ils sont estimés à «des centaines» selon les premiers supporteurs algériens revenus du Caire, 20 selon le ministère égyptien de l'Intérieur et uniquement 11 d'après notre ambassadeur au Caire, Abdelkader Hadjar. Qui croire? Une situation pareille n'a pas été sans laisser place à un cafouillis indescriptible et à une grande confusion parmi la population algérienne, mais aussi au sein des différents organes de la presse écrite et électronique. Cette situation a donné lieu aux déductions et aux rumeurs les plus folles. Le manque de communication officielle de la part des responsables algériens, à leur tête les ministres qui ont accompagné la sélection nationale au Caire, l'ambassadeur d'Algérie en Egypte et le ministère des Affaires étrangères est vivement critiqué. En effet, certains quotidiens de la presse nationale, citant «des sources aéroportuaires», font état «que des dépouilles d'Algériens arrivaient hier (dimanche, Ndlr) à l'aéroport d'Alger alors que d'autres seraient toujours au Caire». Les vidéos qui circulent actuellement sur la Toile montrant nettement «la chasse aux Algériens» par des Egyptiens haineux et déterminés à commettre un véritable carnage en décimant tout ce qui est algérien, ne font que démontrer cette contradiction affichée par les représentants des autorités officielles de l'Algérie. La rue algérienne, meurtrie et livrée à elle-même, explique cela par le fait que «les autorités algériennes cherchent à apaiser les esprits déjà chauffés à blanc». Selon certains, «si, dans l'état d'esprit où se trouvent actuellement les Algériens, les responsables avançaient les chiffres de nos supporteurs assassinés ou blessés en Egypte, le pire est à craindre pour les ressortissants de ce pays chez nous, le risque de représailles étant omniprésent...». Les plus virulents, quant à eux, évoquent «le désir du gouvernement algérien de préserver ses relations avec l'Egypte», ou parlent encore de «raisons purement mercantiles». Quelles que soient ces raisons, nul ne peut nier les exactions et les violences dont ont été victimes les Algériens au Caire. Joueurs et supporteurs, comme journalistes, tous ont fait les frais d'une haine gratuite venue d'un autre âge et attisée par les perfides exhortations du tristement célèbre Samir Zaher et ses acolytes. Invités hier au Forum de la Chaîne I de la Radio nationale, nos confrères Mounir Benkaci de L'Expression et Riadh Benzina de El Wakt, secondés par un appel téléphonique de l'envoyée spéciale au Caire de l'Entv, Wassila Battiche, ont apporté des témoignages poignants et choquants sur l'enfer qu'ils ont vécu à cause des Egyptiens. Un enfer, en outre, qu'ils ne sont pas près d'oublier.