La construction, les routes, les aéroports, les ports, l'hydraulique...autant de secteurs proposés aux hommes d'affaires américains. Les opportunités d'investissement dans le secteur du Btph (bâtiment, travaux publics et hydrauliques) ont été exposées, hier, lors d'une rencontre à Alger, aux représentants d'une quinzaine de groupes d'hommes d'affaires américains spécialisés dans les secteurs hors hydrocarbures, adhérents à l'US-Algerian Business Councils, (US-ABC), en visite de prospection en Algérie. Intervenant lors de cette rencontre qui a vu la présence de l'ambassadeur des Etats-Unis en Algérie, David Pearce, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Noureddine Moussa, a dénombré les différents créneaux susceptibles d'intéresser les Américains dans ce secteur «Le marché est ouvert à tous les acteurs économiques», a souligné, d'emblée le ministre qui a incité les invités américains à user de «compétitivité pour décrocher les marchés offerts» D'autant, a-t-il indiqué, que l'Algérie, dont 70% de sa partie nord est exposée à l'activité sismique, est également intéressée par l'expertise américaine en matière de construction parasismique. Il y a un programme de modernisation important des villes dont le tissu est fortement dégradé, a indiqué le ministre qui a ajouté que «la restauration du vieux bâti a besoin d'une technologie particulière que vous pouvez apporter». A ce propos, il a précisé qu'un «diagnostic» sera établi par «un carnet de santé» pour chaque immeuble à Alger, Oran, Annaba et Constantine. Un travail de recensement a déjà fait ressortir que «77.000 immeubles sont classés vétustes à Alger et 200 à Oran», a indiqué Noureddine Moussa et d'ajouter, que cette réhabilitation nécessite un budget de «trois milliards de dollars». Ce créneau non négligeable nécessite de la chaux hydraulique, un matériau qui n'est pas produit en Algérie et «l'authenticité dans la réhabilitation» doit être respectée. Ces travaux seront entamés en 2010 avec un budget de cinq milliards pour la première tranche du programme. Le matériau nécessaire pour ce travail de fourmi, est la «plaque de plâtre» qui sera bientôt produite à Oran, en partenariat avec l'Allemagne, au rythme de 20 millions de mètres carrés/an, dont une partie pourrait être exportée plus tard. Son coût, a précisé Noureddine Moussa, sera, en effet, moindre que celui pratiqué en Europe. Il a également évoqué l'utilisation de charpentes métalliques contre la sismicité. Cette ossature nécessite l'emploi d'une «multitude de composants qui pourraient intéresser le partenariat». Le ministre a, par ailleurs, évoqué l'intérêt que porte l'Algérie à la construction de logements en bois en soulignant «la volonté de développer une réglementation dans ce domaine». Il n'a toutefois pas précisé la provenance de ce matériau ni son coût en cas de pareille option. M.Moussa a également annoncé un plan, «inscrit mais non encore lancé», de construction de 480.000 logements ruraux d'ici la fin 2009. «La mise à niveau technique des entreprises est l'autre créneau juteux proposé», a encore ajouté le ministre. Il a annoncé, en outre, la «construction prochaine en Algérie de la plus grande station d'Afrique» pour maîtriser le phénomène de la sismicité. Le président de l'US-ABC, Ismaël Chikhoune a, pour sa part, regretté que «le bitume utilisé en Algérie est importé à 100% dont seulement 20% sont un produit semi-fini». Des entrepreneurs privés ont également présenté leur programme de travail dont le promoteur du mégaprojet urbain «Médina», Abdelwahab Rahim, qui a suggéré la création d'un «institut universitaire, à l'instar de celui de Beyrouth, en partenariat avec les Etats-Unis, pour la formation».