Fier et très heureux à la fois, l'ex-capitaine des Verts, Moussa Saïb, fait preuve d'un optimisme hors pair en misant carrément sur l'Algérie lors de la prochaine Coupe d'Afrique des nations. France-Football: Moussa, quel regard portez-vous sur l'Equipe algérienne qui vient de combler une attente de vingt-quatre ans en offrant une troisième phase finale de Coupe du monde à l'Algérie? Moussa Saïb: Je suis fier et heureux! C'est difficile à expliquer, je me sens un peu à l'intérieur de cette équipe, puisque j'ai joué avec Saïfi et Gaouaoui. Cette qualification, c'est une qualification d'une bande de copains qui ont commencé ensemble lors de la CAN 2004, en Tunisie. On retrouve l'ossature du groupe qui avait joué ce tournoi, avec déjà Saâdane sur le banc. L'équipe a bâti sa confiance et construit son histoire au fil des matchs. Les nouveaux venus se sont vite intégrés et ont apporté un plus notable. Cette génération a tout simplement cru en elle, en son potentiel. Après, l'appétit est venu en mangeant, après la victoire de Blida contre l'Egypte (3-1), en juin. J'ai connu, en 1989, l'élimination pour le Mondial 1990 au Caire, j'étais sur le banc et j'avais pleuré. On avait ensuite gagné la CAN. Je pense que cette génération est capable de remporter cette compétition en Angola puisqu'elle a battu deux fois l'Egypte. Qu'est-ce qui peut nous arrêter maintenant qu'on fait partie du top 5 africain? Comment expliquez-vous le comportement exemplaire de cette équipe face au champion d'Afrique? L'Algérien est orgueilleux, vous savez, et il n'aime pas l'injustice. Nous avons été terriblement lésés au Caire, les médias du monde entier en ont témoigné. Mais l'équipe a eu le coup de pouce du chef de l'Etat, qui a fait se déplacer massivement nos supporters à Khartoum. Jamais depuis 1962, la sélection n'avait été autant soutenue par le peuple algérien, du Président aux gens du peuple. Merci à ces supporters qui ont galvanisé notre équipe. Au-delà de ce soutien, ce groupe mérite amplement sa qualification au Mondial. Il a fait preuve de constance depuis le début des éliminatoires, ce qui n'est pas le cas de l'Egypte. On a vu une équipe soudée, où seul compte l'intérêt de la sélection, pas celui des individus. Un seul exemple: je n'avais pas vu des remplaçants aussi heureux que les titulaires, si ce n'est plus, depuis la CAN 90. Ces gars-là, c'est du costaud, ils ont su répondre sur le terrain. Ils ne connaissent pas la violence, ce ne sont que des joueurs de football.