Ces «stars» n'ont manifesté aucune résistance pour jouer le rôle de croupion d'un pouvoir aux abois. Quelle mouche a donc piqué les artistes égyptiens pour se mêler du sport et plus particulièrement du football? La semaine dernière, ces stars d'un jour se sont rassemblées au pied des Pyramides de Gizeh pour une sorte de manifestation «lyrique» contre l'Algérie. En dépit de l'existence d'une centaine de stars dans le cinéma égyptien, elles étaient seulement une vingtaine à participer à cette cérémonie visiblement organisée à la hâte par les tenants au pouvoir fragile au Caire. La manifestation est présentée comme un spectacle diffusé sur toutes les chaînes égyptiennes et relayé par les télévisions arabes comme El Moustakila, France 24 ou encore BBC Arabic. On a pu reconnaître dans les rangs des stars égyptiennes mécontentes, le comédien Omar Sharif, Yousra, Leïla Aloui, Mahmoud Yacine, Hussein Fahmi, Issaâd Younès, Ahmed Salama, Ahmed Abdel Oureth, le directeur photo Ramses Marzouk, Mohsen Abdelghani, le chanteur Hishem Abbas, ainsi que le président du syndicat des artistes Ashraf Zaki et le président du syndicat des cinéastes égyptiens. La cérémonie a débuté par la chanson d'Oum Kalthoum, Ouakf Al khalek, la seule chanson interprétée par la Diva sur la civilisation égyptienne. Oubliant les cachets qui se chiffrent en centaines de milliers de dollars, un accueil plus que chaleureux, ces «stars» n'ont manifesté aucune résistance pour jouer le rôle de croupion d'un pouvoir aux abois. N'est-il pas temps de revoir la manière d'organiser les galas du côté de notre ministère de la Culture? Pourquoi «semer» des dollars pour ne récolter en définitive que des insultes alors que des artistes algériens crèvent la dalle? Même plus, des dignes fils de l'Algérie sont carrément interdits d'antenne alors que le tapis rouge est déroulé pour ces colporteurs de haine. Les artistes égyptiens sont intervenus en trois langues: en arabe, en français et en anglais pour critiquer l'Algérie. L'Algérie qui les a accueillis à plusieurs reprises avec roses et tapis rouge. Omar Sharif, qui s'est exprimé en anglais et en arabe, a proposé de répondre aux Algériens en faisant des films et des productions. Visiblement, l'Egypte qui fait face à la crise financière et à la concurrence des autres télévisions arabes, principalement syriennes, n'a pas trouvé mieux que de proposer de faire des oeuvres pour critiquer l'Algérie. Hussein Fahmi, qui a visité l'Algérie à plusieurs reprises et qui a été le premier président de jury du Festival du film arabe d'Oran, a fait preuve d'ingratitude et a déclaré avec une haine inhabituelle: «Nous sommes venus ici pour exprimer notre choc pour ce qui s'est passé au Soudan.» Alors que Leïla Aloui, qui a été l'égérie de toute cette comédie politico-artistique, affirmait que ce qui s'est passé au Soudan a été planifié et préparé à l'avance par les Algériens. De son côté, Mahmoud Yacine a utilisé «sa voix divine» au service d'une propagande égyptienne en panne d'inspiration, en acceptant de lire devant l'assistance, un communiqué au nom des artistes égyptiens où il dénonce, selon lui, les agressions algériennes contre les Egyptiens au Soudan. Dans son discours, il déclare au nom des artistes égyptiens, qu'ils ne vont plus pardonner aux Algériens sans les excuses officielles de leurs autorités. Dans ce même communiqué, il ajoute que les artistes égyptiens ont mis l'accent sur l'utilisation d'avions militaires algériens pour transporter des supporters afin de s'attaquer aux Egyptiens à Khartoum. Quelle honte! Quelle comédie! Visiblement manipulés par des médias au service d'une propagande injustifiée et maladroite, ces artistes ont crié leur haine sans retenue et les yeux fermés sur l'Algérie. Une attitude plus que déshonorante pour une profession qui a, durant de longues décennies, animé notre mémoire visuelle. En dépit de cette action politique malhabile, plusieurs stars égyptiennes n'ont pas tenu à apporter leur caution à cette action artistico-politique. C'est le cas, notamment de Farouk El Fichaoui, de Azzat El Aaleli et d'autres qui n'ont pas accepté d'être des marionnettes entre les mains d'un pouvoir sans âme.