Les élus frondeurs menacent de tenir un sit-in devant l'APN si l'administration locale ne répond pas favorablement à leurs doléances. Coup sur coup les deux parties en conflit autour des communes bloquées sont revenues cette semaine à la charge relançant de nouveau le bras de fer qui n'est pas près de s'estomper si l'on considère les positions des uns et des autres. Mercredi après-midi, les élus de l'opposition des sept communes en situation anormale au niveau de la wilaya de Béjaïa ont tenu un point de presse pour réaffirmer leur volonté de ne pas lâcher prise. Ils ont menacé de recourir à des actions plus radicales pour faire aboutir leurs revendications, dont «l'application des mesures de destitution, et la révocation des président de l'APC sous le coup de condamnations judiciaires». Partant, ils comptent tenir prochainement des sit-in devant les sièges des APC et des daïras. Pour ce faire, ils comptent sur le soutien d'une large mobilisation citoyenne. Et si l'administration ne répond pas, d'autres actions plus radicales seront organisées au chef-lieu de wilaya de Béjaïa et à Alger. On parle également de sit-in devant l'APN. «L'administration de wilaya assumera seule les conséquences» avaient-ils averti mettant en exergue le fait que «le wali n'ait pas honoré ses engagements». Des engagements, qui auraient été pris, selon les élus frondeurs, lors de la dernière rencontre avec le chef de l'exécutif qui a ponctué le rassemblement devant la wilaya. L'administration n'a pas tardé à réagir. Dans un communiqué, le Drag de Béjaïa estime que la «démarche de l'administration est conforme à la loi portant Code communal» expliquant que «celle-ci ne peut et n'a pas le droit de se substituer aux assemblées pour désigner le président d'APC» et qu' «il appartient aux listes majoritaires de la faire». Quant aux démarches relatives à la révocation de certains élus, l'administration remarque que «les jugements ne sont pas définitifs». En conclusion, l'administration de wilaya «refuse de jouer un rôle qui n'est pas le sien», rappelant au passage les rencontres de réconciliation initiées par la wali en présence du président de l'APW. Dans le même document, la direction de la réglementation et de l'administration générale (Drag) a présenté la situation des communes concernées. Trois communes ont connu des retraits de confiance mais sans pour autant que les majorités parviennent à designer un nouveau président. Il s'agit des communes de Toudja, Sidi Aïch et Tinebdar. La municipalité de Timezrit n'a pas pu élire un maire suite au décès de l'ancien président. Dans les communes de Beni M'likèche et Chemini, certains élus refusent de travailler avec les maires au motif que ces derniers font l'objet de condamnations judiciaires. Pour ces deux cas, l'administration juge que «la commission juridique mise en place par le wali a conclu que les pourvois en cassation sont suspensifs et qu'il convient d'attendre la décision de la Cour suprême pour agir». Quant à la commune de Melbou, les procédures légales sont en cours.