Le Fonds de soutien d'investissement et de l'emploi (Fsie) des travailleurs, dont «la création et le maintien d'emploi» restent les principaux objectifs, propose l'action au prix de 200 dinars. Cette «petite» épargne, doit être «constante et régulière», a réitéré Hakim Hammoun, conseiller à la communication auprès du Fsie, lors d'une rencontre organisée hier au siège de l'Ungta en présence du patron de la Centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Saïd. L'intervenant a précisé que «le gouvernement, pour sa part, offre une bonification de 10%. Aussi, les actionnaires ne paieront que 180 dinars l'unité.» La moitié de ces fonds est investie dans les PME alors que le reste des actifs fait l'objet de placements sécurisés, a expliqué Hammoum. Le Fsie, créé depuis cinq ans, prend de plus en plus forme, en témoignent les diverses actions de sensibilisation, de mobilisation, d'explication et de formation de souscripteurs menées tambour battant dans différents pôles industriels où est regroupé le plus grand nombre de travailleurs. La rencontre d'hier s'est tenue après celles organisées avec les «géants de l'emploi» dont la cimenterie de Chlef, la boulonnerie, coutellerie et robinetterie (BCR) de Sétif, ArcelorMittal (Annaba), l'Entreprise nationale d'électricité (Enel) d'Azazga (w. Tizi Ouzou), avec aussi diverses assurances et banques dont, notamment la Banque de l'agriculture et de développement rural (Badr). D'autres rencontres ont eu lieu avec les grands secteurs de l'économie pour sensibiliser des actionnaires potentiels. On peut nommer la Société nationale des véhicules industriels (Snvi), l'Entreprise nationale de l'industrie de l'électroménager (Eniem) et notamment avec les travailleurs du secteur des hydrocarbures. Il est utile, par ailleurs, de relever que les intervenants ont rassuré les éventuels actionnaires quant au côté religieux de la souscription. Elle est entièrement «hallal» car «il s'agit, assure-t-on, d'une participation à la production et aux bénéfices générés et non d'un placement entraînant la "ribba" rigoureusement prohibée par l'Islam.» La création du Fsie est basée sur l'expérience du Fonds de solidarité du Québec (FTQ) qui compte 600.000 adhérents et qui a créé, depuis son institution en 1983, plus de 400.000 emplois et investi dans quelque 2000 entreprises. C'est lors d'une visite au Québec, en 1996, que le secrétaire général de l'Ugta de l'époque, feu Abdelhak Benhamouda, avait pris connaissance de ce fonds des travailleurs et qu'il a entrevu la possibilité d'établir une institution semblable en Algérie. Il a été assassiné en 1997, mais l'Ugta a poursuivi la concrétisation de sa vision. L'actuel secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, rappelle-t-on, a souscrit aux premières actions du fonds, le 1er mai dernier.