Le Fsie est le premier organisme à recourir à des ressources de financement extra-étatiques pour l'investissement. Une année, jour pour jour, après l'assemblée constitutive du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (Fsie), une journée d'études a été consacrée hier à ce projet à l'Ecole supérieure des banques de Bouzaréah (Alger). Inaugurant cette journée d'études et d'information, le ministre des Finances, Karim Djoudi, a annoncé que «l'Etat s'engage à débloquer une enveloppe de 150 millions de dinars pour contribuer au démarrage et à la réussite de ce projet.» Le Fsie est le premier organisme financier en Algérie à recourir à des ressources de financement extra-étatiques pour financer l'investissement. Il pourrait devenir la première institution financière du pays au vu des 4 millions de travailleurs adhérents à l'Ugta, éventuels actionnaires au Fsie. La collecte de l'épargne individuelle (et volontaire) des travailleurs, sa canalisation vers des investissements dans les PME et notamment une formation économique et financière dispensée aux travailleurs des entreprises, ont été les points forts abordés par le ministre dans son allocution d'ouverture des travaux. Par ailleurs, il a été donné l'occasion au directeur général du Fonds, Mohamed Tessa, de présenter le Fsie, créé en décembre 2004, aux participants, en expliquant l'actionnariat qu'il génère et dont les actifs peuvent être ensuite transformés en investissements, créateurs d'emploi directs et durables dans les PME et à des placements en valeurs immobilières. Il a annoncé, également, le lancement, en octobre prochain, d'une campagne de souscription et de préciser que le premier investissement sera effectué en 2010. Les fédérations de l'Ugta, initiatrice de l'idée de création du Fsie, et dont le secrétaire général, Abdelmadjid Sidi- Saïd, était présent à l'inauguration de cette journée, constitueront le fer de lance de cette campagne pour la mobilisation et l'adhésion massive attendue des travailleurs. Cette création résulte de la coopération entre la Centrale syndicale et les organisations patronales résultant de la deuxième tripartite de septembre 2003. Le projet s'inspire de l'expérience du Fonds de solidarité (FTQ) du Québec (Canada). Son impulsion initiale a été donnée à la faveur des relations amicales existant entre l'Ugta et la Fédération des travailleurs du Québec (FTQ) qui a capitalisé 7 milliards de dollars canadiens en 1980 pour les réinvestir dans 200 entreprises. L'adhésion au Fsie est ouverte à tous les travailleurs sans exception et à tous les citoyens, en général, dont l'épargne sera fructifiée et contribuera à créer et à sauvegarder des emplois. L'adhésion est volontaire et se souscrit sous forme d'achat d'actions de 200 DA, remboursables à la retraite, en cas d'invalidité ou de décès. Exonérées d'impôts, elles bénéficient d'une bonification de l'Etat de 10%. Outre la formation professionnelle que se propose d'offrir le Fsie, il y a lieu de relever que la moitié des ressources du Fonds sera investie dans les PME alors que le reste des actifs fera l'objet de placements sécurisés. Le Fsie participe aux bénéfices réalisés par les entreprises dans lesquelles il a investi et siège au sein de leur conseil d'administration tout en apportant appui et soutien, souligne-t-on.