Une bonification de 10% de la valeur de chaque action souscrite et une retraite complémentaire sont prévues. Un nouvel organisme de soutien à l'emploi est créé. Il s'agit du Fonds de soutien à l'investissement pour l'emploi (Fsie). Le fonds entame la phase pratique de réalisation de ses objectifs et de son plan d'action triennal 2008-2010, a déclaré, hier, son directeur, Mohamed Tessa, lors d'une conférence de presse. Les ressources du fonds proviennent exclusivement de la population. «Le fonds constitue pour les entreprises une source de financement extra-étatique qui rompt avec le mode habituel de financement des investissements, opéré généralement sur fonds publics», soutient M.Tessa. En effet, le fonds a pour mission de collecter la petite épargne par voie de souscription individuelle et volontaire ouverte à tous les citoyens et particulièrement aux travailleurs. Cette épargne est ensuite canalisée pour financer les PME et pour faire l'objet de placements sécurisés en valeurs mobilières. De la sorte, le fonds contribuera par ses activités à la création et à la préservation de l'emploi et au renforcement du réseau des PME algériennes. Un réseau chargé de la souscription se trouve au niveau des lieux de travail, indique M.Tessa. Les secteurs concernés par la souscription sont les hydrocarbures, l'énergie, les transports, les banques et assurances, l'éducation, la santé, les douanes, la Protection civile, etc. Cependant, comment arriver à convaincre les citoyens à placer des actions dans le fonds? Le conférencier précise que toute personne qui achète des actions pour le fonds aura une bonification de 10% de la valeur de chaque action. «En multipliant les opportunités d'emploi, nous contribuons à élargir l'assiette des cotisations sociales et à réduire les charges qui pèsent sur l'Etat pour assurer la protection des personnes sans revenus. En contrepartie, le ministère des Finances en a formulé le dispositif approprié et qui consiste en une bonification de 10% de la valeur de chaque action souscrite», explique M.Tessa. En contribuant ainsi à l'émergence d'une épargne à long terme, mutualisée et rentabilisée, le Fsie permet aussi aux travailleurs d'améliorer le niveau de leur retraite par des apports complémentaires substantiels sans remettre en cause le système existant, révèle-t-il. Autrement dit, le citoyen place des actions au niveau du fonds. Ce dernier mettra à la disposition des PME les capitaux provenant de l'épargne collectée. Le rendement de l'action, induit à long terme à travers les projets qui y seront initiés, profitera à l'épargnant en tant que retraite supplémentaire. «Plus la rentabilité du projet est importante, plus l'argent de l'épargnant augmente», dit-il. Le point sur l'évolution des ressources sera fait chaque six mois, informe le directeur du fonds. Dans ce cadre justement, le fonds est administré par un conseil d'administration dont l'Ugta est membre et supervisé par la Commission d'organisation et de surveillance des opérations de Bourse (Cosob). Le Fsie constitue le premier fonds d'investissement algérien faisant appel à l'actionnariat populaire aisément accessible aux PME. Les initiateurs du fonds se sont inspirés de l'exemple réussi de la Fédération des travailleurs du Québec.