Le tribunal de première instance d'Oran a placé, sous contrôle judiciaire, jeudi, cinq hauts cadres, poursuivis dans l'affaire de l'importation et de la commercialisation de blé impropre à la consommation. Le directeur régional de l'Office algérien interprofessionnel des céréales, (Oaic), le président de l'Union des coopératives agricoles d'Oran et trois inspecteurs régionaux de la direction du commerce font partie du groupe de cadres désignés comme étant les premiers responsables de ladite affaire en attendant le complément d'enquête. Le chef d'inculpation pour lequel les mis en cause risquent gros, est cette banalité affectée quant à la commercialisation du blé, à son arrivée au port d'Oran, alors que les résultats des analyses en laboratoire de contrôle étaient en cours et n'ont pas été rendus publics. Selon le rapport de l'enquête, l'affaire dans laquelle sont cités plusieurs responsables de l'Oaic et ceux de la direction du commerce d'Oran, porte le sceau d'une banalisation totale des codes de procédures de contrôle des produits importés, à leur tête les produits de large consommation. Dans la même affaire, 15 autres cadres exerçant au niveau de l'Office algérien interprofessionnel des céréales et de la direction du commerce, dont le premier responsable et deux agents du laboratoire régional d'Oran ont été auditionnés par le parquet en qualité de témoins. En effet, près de 25.000 tonnes de blé impropre à la consommation, en provenance de France, ont été commercialisées et dispatchées, dès leur arrivage, au mois d'octobre dernier, à partir du port d'Oran après la conclusion d'un marché entre l'Office algérien interprofessionnel des céréales et une société française spécialisée en la matière. Le montant du contrat est évalué à quelque 10 millions de dollars. Celui-ci stipule aussi l'importation de 50.000 tonnes de blé. Comme évoqué ci-dessus, une première tranche de 25.000 tonnes est livrée au mois d'octobre de l'année en cours et écoulée dans toute la région de l'ouest du pays. Exceptée une quantité de 10.000 tonnes, le reste a pu être saisi et récupéré auprès des minoteries de la région après que les analyses de contrôle effectuées, ont signalé la présence de particules métalliques, substance toxique et très dangereuse pour la santé humaine (selon les conclusions du solide dossier établi par les éléments de la gendarmerie d'Oran qui ont ouvert une vaste enquête après la découverte du pot aux roses). Une question est longuement revenue dans les rapports de l'enquête: pourquoi autoriser la commercialisation du blé en question alors que les résultats des analyses des échantillonnages prélevés n'ont pas été rendus publics? Qui est responsable de ce fait aux conséquences néfastes? Pour l'heure, seul le complément d'information apportera les réponses justes aux questions pressantes des institutions ayant pour mission d'élucider les tenants et les aboutissants du scandale qui semble avoir mille facettes.