«L'objectif de la manifestation est surtout de mettre en valeur les efforts accomplis pour une réelle émergence d'un théâtre d'expression amazighe», a souligné M.Mohamed Yahiaoui. La 1re édition du Festival national du théâtrea amazigh a levé rideau dans la soirée sur la scène du Théâtre régional de Batna, en présence d'un nombreux public et d'une pléiade de comédiens et de dramaturges. Ils sont venus des quatre coins du pays. Une manifestation qui verra la participation de quelque 250 comédiens et metteurs en scène, représentant 18 troupes et cinq théâtres régionaux. Cette édition, instituée par le ministère de la Culture, constituera «un espace de compétition» ouvert aux troupes théâtrales d'expression amazighe activant à l'échelle nationale. Son objectif est de «sensibiliser le grand public au théâtre amazigh, promouvoir, valoriser et développer le théâtre de création en langue amazighe tout en favorisant sa diffusion». L'ouverture du festival, inaugurée par Le chef de daïra de Batna, a été marquée par la présentation des tableaux des pièces qui seront jouées au cours du festival, de chansons folkloriques interprétées par les artistes Massinissa et Hamoudi Amara ainsi que des morceaux de musique classique. La cérémonie d'ouverture, à laquelle ont également assisté les directeurs des théâtres régionaux du pays, a donné lieu à un vibrant hommage au comédien Saïd Hilmi, l'un des pionniers du théâtre et de la scène algérienne, l'artiste Salim Souhali et Ali Bouras, et ce, en reconnaissance de leurs efforts dans le développement du théâtre d'expression amazighe. Dans son allocution d'ouverture, le commissaire du festival, M.Mohamed Yahiaoui, a indiqué que «l'objectif de la manifestation est surtout de mettre en valeur les efforts accomplis pour une réelle émergence d'un théâtre d'expression amazighe». Cette première édition récoltera sûrement des succès énormes malgré la faiblesse de la production théâtrale en tamazight et le peu de scénaristes en la matière. Mais l'acquis qui mérite d'être relevé est sans doute l'affluence du public d'aujourd'hui. Les Batnéens, n'étant pas accoutumés à ce genre de manifestations, il était fort à craindre une désertion de leur part. Le fait qu'ils soient présents et avec force est un signe que l'espoir est vraiment permis et que le théâtre d'expression amazighe a encore de beaux jours devant lui. Des spectacles de qualité sont promis par les participants, maîtrisant bien leur sujet apparemment sur les planches. Donc le rendez-vous est donné durant toute la durée de ce festival qui s'achèvera le 18 du mois en cours, et qui permettra aux spectateurs d'apprécier la bonne qualité des pièces proposées dont les thèmes sont étroitement liés au quotidien des Algériens, comme du reste le précisent leurs titres respectifs. Si l'organisation de la manifestation a été bien maîtrisée, la communication sera tout aussi présente avec des conférences et des ateliers qui seront organisés en marge de cette manifestation culturelle, traitant du théâtre amazigh et des moyens d'améliorer les prestations des troupes. Huit prix et trophées seront décernés par le jury de ce festival, dont les prix de la meilleure oeuvre, du meilleur texte, de la meilleure mise en scène, de la meilleure interprétation féminine et de la meilleure interprétation masculine. Il est à noter aussi que les pièces seront présentées au Théâtre régional de Batna et à la Maison de la culture Mohamed-Laïd El Khalifa, ainsi que dans d'autres localités limitrophes à l'instar d'Arris, Seriana, Merouana, Aïn Touta et El Madher.