Personne n'accepte les provocations incessantes du Maroc à l'encontre du Polisario et de l'Algérie. La réplique fut sans équivoque. «Le régime marocain doit assumer seul la responsabilité des dérives répétées dont il est l'auteur», a déclaré hier Abdelkader Taleb Omar, Premier ministre sahraoui, à l'ouverture de la Conférence internationale des villes jumelées et des villes solidaires avec les villes du Sahara occidental. La conférence est organisée par le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (Cnasps). Tenus à Zéralda (Alger), les travaux de cette rencontre se termineront aujourd'hui. Le responsable sahraoui a rejeté en bloc les accusations portées par le Maroc contre le Front Polisario et contre... l'Algérie. Vendredi dernier, le ministre marocain des Affaires étrangères, Tayeb Fassi-Fihri, avait accusé Alger de manipuler le Front Polisario et l'activiste sahraouie Aminatou Haïdar. C'est sur ce ton d'escalade que le ministre marocain s'était adressé à la presse, à l'issue d'un entretien avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, au siège de l'ONU, à New York, Face à cette situation, le représentant du Sahara occidental a appelé la communauté internationale à accentuer la pression sur le Maroc afin de l'amener à se rendre à l'évidence et reconnaître le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. En se sens, l'orateur a regretté la position de la France au Conseil de sécurité de l'ONU. Il a indiqué «l‘opposition de la France à la mise en place de mécanismes de garantie des droits de l'homme dans la région, en participant à la dégradation de la situation». L'intervenant invite la France à «jouer un rôle positif en vue d'une solution durable au conflit». L'escalade oppressive du régime marocain traduit une position des plus délicates. C'est le constat fait, hier, par Jean-Paul Lecoq, maire de Gonfreville-l'Ocher en France et membre du Conseil européen. S'exprimant en marge de la conférence en soutien au peuple sahraoui, ce dernier a indiqué que «la politique extérieure de la France sur la question est tributaire de la pression internationale». Aussi, le maire a affirmé: «La raison du droit doit primer la raison d'Etat.»