Le Premier ministre sahraoui a estimé que le souverain marocain n'a rien apporté de nouveau dans son discours. «La république sahraouie, le peuple sahraoui, le Front Polisario ne sont pas concernés par les déclarations du roi du Maroc. Le Sahara occidental n'est pas marocain, n'a jamais été marocain et ne sera jamais marocain», a déclaré le président de la République arabe sahraouie et démocratique, Mohamed Abdelaziz dans un discours prononcé à l'occasion de la visite de Abdelaziz Ziari aux camps des réfugiés sahraouis. Une réponse claire et nette aux insinuations du monarque marocain qualifiant le Sahara occidental de marocain. Et de dénoncer le contenu du discours du roi. «Nous dénonçons les déclarations du roi à travers lesquelles il tente de donner une meilleure image de son pays qui continue à bafouer le droit international et les droits de l'homme», a-t-il dit. Pour le secrétaire général du Polisario, la seule issue qui peut assurer la paix et la stabilité dans la région celle qui garantit le respect de la légitimité internationale. D'après Mohamed Abdelaziz, «le peuple sahraoui est déterminé plus que jamais à continuer le combat et la résistance, avec tous les moyens légitimes. Il est déterminé à atteindre ses objectifs que sont l'indépendance et la liberté...». Dans une déclaration à L'Expression, le Premier ministre sahraoui, Abdelkader Taleb Omar, a annoncé, de son côté, que cette politique n'est pas la bienvenue. «Ce projet n'est qu'une continuité dans la politique marocaine de fuite en avant. Le Maroc tente d'imposer la politique du fait accompli. Nous refusons la proposition du plan marocain portant sur la "régionalisation élargie". Il annonce que le Maroc ne restera pas les bras croisés et il appliquera le plan de la régionalisation élargie, c'est ce que nous refusons comme nous l'avons fait avec le plan d'autonomie», a souligné le Premier ministre sahraoui. Sans aller par trente-six chemins, le Premier ministre a jugé que le souverain marocain n'a rien apporté de nouveau dans son discours. «Le Maroc continue dans sa politique qui a déjà prouvé son échec durant 35 ans du colonialisme», a-t-il précisé. A cette occasion, M.Taleb Omar a lancé un appel à la communauté internationale pour faire pression sur le Maroc comme elle l'a fait dans l'affaire de Aminatou Haïdar. Pour le même interlocuteur, le Maroc vient de compromettre toutes les négociations en brisant la volonté du Front Polisario de mener des discussions sur ce sujet. «Le Polisario souhaite toujours reprendre les négociations dans un climat de confiance basé sur le respect des droits de l'homme qui est pour nous la colonne vertébrale des négociations. La répression des droits de l'homme et le discours du Roi Mohammed VI ne sont que des obstacles devant le processus de négociations», a-t-il affirmé. La position est claire: «Nous ne reprendrons pas les négociations alors que le Maroc ne cesse de réprimer les droits de l'homme. Le discours du roi ne fait qu'élargir le fossé et compromettre le processus de négociations», a-t-il annoncé. Au chapitre des droits de l'homme, le Premier ministre a rappelé que le Front Polisario a déjà exigé la libération des militants de la cause arrêtés par le Maroc. «Le Front Polisario a demandé aux Nation unies d'exiger du Maroc de réunir toutes les conditions nécessaires pour préparer le terrain afin de reprendre les négociations. Mais les négociations deviennent impossibles dans une telle conjoncture.» Pour les responsables sahraouis, le Maroc n'a qu'une seule alternative: accepter le plan d'autodétermination et renoncer à son plan d'autonomie. Dans le cas contraire, il ne fera, selon les mêmes responsables, que menacer la stabilité et la sécurité de la région.