La délégation marocaine n'est pas disposée encore à aller vers une solution qui prenne en compte le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. » Voilà une révélation du Premier ministre sahraoui qui nous renseigne officiellement sur les raisons qui ont fait que « les négociations directes » qui ont eu lieu les 18 et 19 juin dans la région new-yorkaise entre les représentants des gouvernements marocain et du Polisario sur l'avenir du Sahara occidental, ont été clôturées « sans signe d'avancée majeure ». Aucun accord final n'a été signé au cours de ces pourparlers, les deux parties ont convenu de se revoir pour la poursuite du processus de négociations à Manhasset – le même lieu donc – en août prochain. L'on sait donc que les deux parties ont abordé les pourparlers avec des approches différentes. Le Maroc campe sur « la marocanité du Sahara » et propose de ce fait son projet de « large autonomie ». Alors que le Front Polisario ne change pas d'un iota quant au respect de la dernière résolution 1754 du Conseil de sécurité qui réaffirme le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Même si d'aucuns n'hésitent pas à qualifier de « succès relatif » la poursuite du processus de négociations, Abdelkader Taleb Omar n'omet pas de reconnaître, dans les colonnes du journal Liberté, que « ces négociations seront difficiles, parce que le Maroc a renié les engagements qu'il avait pris précédemment et rejette le référendum d'autodétermination ». Pour le responsable du Front Polisario, « la situation est d'autant plus difficile, car il y a des forces qui aident le régime marocain dans la voie de la fuite en avant ». Abdelkader Taleb Omar insiste encore dans cet entretien accordé à notre confrère de Liberté que « le développement de la situation sera difficile, et long, en raison du refus marocain de la solution découlant du droit international ». Ce qui l'invite à réaffirmer que « le référendum reste la solution à la fois médiane et démocratique ». Le premier ministre du gouvernement sahraoui, s'exprimant sur les prochaines négociations d'août, déclare, par ailleurs, ne pas connaître « les prochains pas à franchir, ni quelle sera la prochaine décision de l'ONU ». Mais, il souligne que « sur le plan politique et conformément au droit international, seul le peuple sahraoui doit se prononcer sur l'avenir du territoire du Sahara occidental ». « Il n'a pas d'autre choix ni d'autre voie », tranche-t-il.