Selon le président de l'Autorité de régulation, un projet portant sur cette proposition est déjà ficelé et sera bientôt soumis au gouvernement. L'augmentation du prix du gasoil risque d'ébranler le pouvoir d'achat. Les conséquences promettent de durcir davantage le quotidien des Algériens. La tarification des transports sera revue à la hausse. Les prix du ticket de bus et du train vont, sans doute, doubler. Les billets d'avion ne resteront pas en marge pour pimenter les tarifs. Or, il n'y a pas que les transports qui seront touchés. Les agriculteurs aussi vont se mettre de la partie pour relever leurs coûts et compenser l'augmentation de 10%. La conséquence sera directe sur les fruits des légumes qui continueront leur envol. Ainsi, l'augmentation du Snmg à 15.000 dinars, décidée dernièrement, ne cesse de stimuler la flambée des prix. A peine annoncée, la hausse des salaires provoque une hystérie sur le marché. Après les fruits et légumes, le carburant prend le devant pour se faire désirer. Le gasoil sera plus cher à la pompe. Une augmentation de 10%, soit 15 dinars le litre, est envisagée dans un futur proche alors qu'il est actuellement à 12,70 dinars le litre. Un projet portant sur cette proposition est déjà ficelé et sera bientôt soumis au gouvernement. C'est ce qu'a annoncé le président de l'Autorité de régulation au niveau du ministère de l'Energie, Nourdine Charouati. S'exprimant en live, hier, sur les ondes de la Chaîne III, M.Charouati a mis l'accent sur la nécessité de relever le coût du gasoil. «Il est effectivement nécessaire de revoir les prix à la hausse, ne serait-ce que pour rattraper l'inflation», a-t-il affirmé. Pour lui, il n'y a pas de raison que le prix n'augmente pas précisant qu'il n'a pas été revu depuis 2005 alors que le Snmg a été relevé à deux reprises. Ce qui impose, selon lui, la révision du prix à la hausse. A quand cette augmentation? M.Charouati n'avance aucune échéance précise. Ce qui est plutôt sûr, est que l'augmentation de ce carburant est inévitable. Pourquoi? Les raisons sont d'ordre à la fois économique et écologique. D'une part, elle vise à inciter les gens à utiliser les carburants propres comme l'essence sans plomb et le GPL. Et d'autre part, parce que le gasoil coûte plus cher à l'Etat. Devant la croissance élevée de la demande qui dépasse la capacité de production nationale, l'Etat recourt à l'importation. Rien que pour l'année 2009, 500.000 tonnes de gasoil ont été importées pour une enveloppe de 300 millions de dollars. Selon l'invité de la radio, plusieurs raffineries font l'objet d'opération de rénovation entre autres, celles de Skikda et d'Arzew. La capacité de production sera renforcée à partir de 2013 avec l'achèvement du programme de rénovation et la réception de la raffinerie de Tiaret. «La compagnie Sonatrach a engagé un programme de modernisation de toutes ses raffineries», a-t-il précisé en soulignant que ce programme d'investissement nécessite de relever le coût du gasoil. Or, même si la capacité de production est améliorée, M.Charouati estime qu'il faut garder à l'esprit que chaque tonne de gasoil consommée ou importée l'est au détriment des exportations et des recettes fiscales de l'Etat. En d'autres termes, il explique: «Il y a une part raisonnable de consommation qu'il ne faut pas dépasser.» Malheureusement, déplore M.Charouati, le parc automobile est encore vétuste qui consomme beaucoup trop par rapport à d'autres pays. «Nous sommes en train de travailler avec les ministères des Transports de l'Industrie, de l'Environnement pour parvenir à une sorte de normalisation de la consommation.» Désormais, rouler au gasoil sera plus cher pour les automobilistes propriétaires de véhicule diesel. Cette décision obéit à l'ambition de limiter de manière progressive ce type de véhicule du parc national automobile. Le département de l'Energie veut généraliser la consommation des produits propres tels que l'essence sans plomb. A la question de savoir si des baisses sont envisagées pour les autres produits, M.Charouati répond par la négative. «Il n'y aura aucune baisse pour les autres produits», a-t-il tranché. Bien au contraire, l'augmentation du gasoil entraînera une augmentation de l'essence. Pour les carburants propres, le patron de l'Autorité de régulation indique que les prix seront uniquement maintenus. Or, il reste à savoir si le gouvernement acceptera cette proposition ou non. Pour rappel, l'augmentation du prix de l'essence a été rejetée par les députés.