La Protection civile de la wilaya de Béjaïa a rendu public son bilan détaillé sur la situation en matière de suicide et d'accidents de la circulation durant l'année en cours. 835 accidents sont survenus sur les routes de la wilaya faisant au total 41 décès et 1445 blessés. En outre, 27 cas de suicide ont été enregistrés également au cours de la même période. Le rapport explique que 23 personnes ont mis fin à leurs jours par pendaison. Deux se sont jetés dans le vide tandis que deux autres ont eu recours à l'arme à feu. Comparé à l'année 2008, le nombre de tués sur les routes a connu une baisse de plus de la moitié, soit 23 cas en moins. Le suicide continue, quant à lui, à maintenir le même rythme. L'acte fatal a certes, régressé de deux cas mais reste inquiétant dans une société marquée par une mutation continuelle. Depuis quelques années, Béjaïa fait face à un nouveau phénomène, qui ne laisse par indifférent. Venu se greffer sur la liste déjà longue des maux qu'elle endure, la suicide frappe toujours aussi fort à Béjaïa même si on est loin des 55 cas de l'année 2000. Ces dix dernières années, la wilaya a enregistré une moyenne qui est rarement descendue de la barre des trente cas. En tant qu'indice de santé mentale des habitants de la région, le suicide révèle un état d'esprit critique. Rimant souvent avec le quotidien de la région, le suicide a pour origine deux causes essentielles que les spécialistes du dossier relèvent à chaque fois. Le manque de communication dans la cellule familiale et les exigences de réussite d'une société sont là à côté du recul de la foi, la disparition de la solidarité ancestrale dans les villages et le matérialisme effréné. Les chiffres rapportés sont en réalité loin de refléter la réalité sachant que le sujet est des plus tabou. Il arrive que des cas de suicide soient dissimulés du fait que le recours à l'acte fatal fait honte. Il est à noter que le suicide touche toutes les catégories sociales. Des femmes et des hommes, jeunes et moins jeunes, ont recours à l'acte de désespérance.