L'Expression: Comment va cheikh El Mahdi? Cheikh El Mahdi: A part ce qui ne va pas tout va bien (sourire). La vie continue. Tous les hommes sont appelés à être malades un jour et guérir par la suite. Et on est tous appelés à partir un jour. J'ai vécu et côtoyé beaucoup d'artistes comme Dahmane El Harrachi et Youcef Abdjaoui. Ils ne sont plus de ce monde? Oui et je prie Le Seigneur de prendre soin d'eux. Leurs oeuvres sont un témoin inépuisable. Leurs mots et musiques sont incomparables et rendent heureux ceux qui les écoutent. Où en sommes-nous? Un nouvel album est en vue en principe, non? Je n'ai pas fait d'album. Le deuxième et troisième sont à venir. Faute de moyens et sachant que je ne suis pas assoiffé d'argent, je prends mon temps pour écrire. Vous savez, il m'est arrivé de revoir mon travail plusieurs fois. Ce n'est pas facile d'adopter une fable de la Fontaine La cigale et la fourmi. Vous êtes plutôt connu par les galas. J'ai toujours fait des galas et des fêtes, seul et avec les grands de la chanson kabyle à travers tout le pays. J'ai été accompagnateur de Chérif Kheddam et Hnifa. Le métier d'artiste fait-il vivre son homme? Non! Pour vivre, j'ai dû faire beaucoup d'autres métiers. L'art ne fait pas vivre son homme dans notre pays parce que nos éditeurs ne sont pas corrects avec les artistes créateurs. Je ne veux pas aller plus haut car tout le monde est complice. L'auteur n'est pas considéré à sa juste valeur. C'est un laissé-pour-compte. Cela ne vous a pas empêché d'aider les autres à persévérer dans ce métier... J'ai essayé d'aider et d'enseigner la musique. Allaoua Bahlouli en témoignera comme beaucoup d'autres jeunes de la région qui peuvent également l'attester. Je l'ai fait pour l'amour de l'art et non pour un quelconque intérêt. Je suis bien estimé par tout le monde El Hamdou Lillah. Un projet est en préparation, n'est-ce pas? Effectivement, je travaille sur un nouvel album. Après ma guérison, je produirai un album sur le chameau qui ne voit que la bosse de ses frères, mais jamais la sienne. C'est là mon projet Je vous laisse conclure Cheikh. D'abord, merci de me rendre visite. Je ne peux que souhaiter du bien pour mon pays, pour son art et que nos artistes puissent se retrouver et accomplir leur mission dans les meilleures conditions. L'Etat doit voir sous un autre angle ses artistes qui endurent des conséquences très pénibles. Ils ont vu des vertes et des pas mûres. Ils ont dû se frayer tant de chemins pour aboutir.