Elle a annoncé que son parti ne cautionnera aucune liste électorale. Le Parti des travailleurs a annoncé, hier, lors d'une conférence de presse, qu'il participera aux prochaines élections du 10 octobre, mais qu'il présentera des listes de candidats relatives au renouvellement des Assemblées populaires de wilaya (APW) seulement. Tout en annonçant l'adhésion de 20.000 nouveaux militants comme conséquence directe de son dernier succès aux législatives, la porte-parole du PT, Mme Louisa Hanoune, avait du mal à expliquer sa décision politique. Elle affirme que celle-ci est motivée par la situation catastrophique que vit le pays et par l'adoption du dernier programme de gouvernement qu'elle considère comme «une condamnation à mort du pays». «On ne veut pas s'associer à la dégradation de la situation du pays», précise Mme Hanoune. Elle a ajouté que les prérogatives des assemblées élues, notamment les APC, sont restreintes par le biais de l'intra-communautaire au profit d'autorités locales régionales et d'organismes non élus (walis, SG de mairie, chefs de daïra, associations). Mme Hanoune a annoncé, par ailleurs, que son parti ne cautionnera aucune liste électorale et que la non-participation du PT aux communales est surtout motivée par l'aggravation des dettes des communes, en raison de la réduction des budgets locaux. Revenant à son discours habituel d'avant le 30 mai, la porte-parole du PT a tiré à boulets rouges sur la politique économique du gouvernement qui vise à privatiser le pays et à vendre ses richesses aux multinationales. Mme Hanoune a indiqué, dans une déclaration adoptée à l'issue de la réunion des secrétaires des bureaux jeudi au Caroubier, l'arrêt immédiat de la politique dite des réformes économiques et que soit dégagée une solution politique et démocratique à la crise politique qui ronge le pays depuis 11 ans. «Une crise dangereusement exacerbée par les développements terrifiants et dramatiques en Kabylie», poursuit la porte-parole du PT. Pour le Parti des travailleurs, les APC constituent le cadre privilégié dans lequel s'exprime la démocratie de base, mais pour que les citoyens puissent intervenir dans la gestion des affaires de leur commune, contrôler le mandat, les élus doivent disposer des dotations budgétaires nécessaires pour décider conformément à leur mandat. «Cette situation prive l'élu APC des moyens de lutte contre la pauvreté, la déliquescence sociale et les problèmes quotidiens auxquels fait face le citoyen», a ajouté en substance la députée du PT. Interrogée sur la participation du FFS, la porte-parole du PT a déclaré que le parti d'Aït Ahmed est libre dans son choix politique comme il était libre de ne pas participer aux législatives. S'agissant de la récente décision de libérer les détenus de Kabylie, Mme Hanoune s'est dit satisfaite de la décision, mais souligne que la question des détenus ne doit pas être liée aux élections et qu'il faut libérer tous les détenus d'opinion (allusion faite aux responsables du parti dissous). D'ailleurs, elle s'interroge sur le retard lié à la libération de ces détenus alors que de telles décisions d'apaisement étaient attendues pour le 4 juillet. Enfin, la porte-parole du PT a demandé des mesures urgentes, comme la levée de l'état d'urgence, l'arrêt du processus de privatisation et surtout l'amélioration des conditions des citoyens, afin de favoriser le bon déroulement des élections et surtout améliorer la gestion des communes.