Ville universitaire et dotée d'une population importante, Tizi Ouzou mérite son Salon du livre. Le Salon du livre Djurdjura qu'organise la Maison de la culture de Tizi Ouzou a ouvert ses portes hier, mais le public n'était, malheureusement, pas au rendez-vous. En fin de journée, la majorité des éditeurs ont déploré cette carence. Pourtant les organisateurs ont cru bien faire en faisant coïncider ce salon avec les vacances scolaires d'hiver. D'autres insuffisances caractérisent ce Salon du livre, le seul au niveau de toute la wilaya. D'abord, il y a la faiblesse en matière de nombre d'éditeurs participants. Une autre carence est liée une présence présence peu nombreuse d'auteurs. Saïd Chemakh, Brahim Tazaghart, Mohand Arkat, Lynda Koudache, Saïd Mecheri et Rachid Ouerk sont les seuls auteurs conviés à ce salon et ils sont tous originaires de la wilaya de Tizi Ouzou, hormis Brahim Tazaghart. Des efforts auraient pu être consentis afin d'enrichir cette activité qui s'étalera jusqu'à samedi prochain avec la présence de romanciers et d'écrivains des autres wilayas et d'envergure nationale et pourquoi pas internationale. Pour l'instant, cela n'a pas été le cas et c'est ce qui pourrait expliquer en partie la défaillance du public car un salon du livre c'est d'abord et avant tout la qualité des têtes d'affiche. En revanche, les organisateurs ont le mérite d'avoir mis à la disposition des participants des stands gratuits. Ceci permettra surtout aux jeunes maisons d'édition de se faire connaître à l'image des éditions La Pensée, Le Savoir, Tira, Mehdi. De même que des contacts peuvent être établis avec des auteurs qui peinent à trouver preneurs à leurs manuscrits. Le responsable des éditions La Pensée, Mohand Arkat, se montre optimiste même s'il déplore en même temps l'absence du public durant cette première journée. «C'est vrai que qu'en ce premier jour c'est un point noir, mais le salon se poursuit pour une semaine et j'espère qu'il y aura plus d'affluence dans les prochaines heures. En tout cas, pour nous, être éditeur, est un travail de longue haleine. Nous sommes confiants en l'avenir», souligne le directeur des éditions La Pensée. De son côté, Omar Cheikh, le gérant de la plus ancienne librairie de Tizi Ouzou, était présent lors de la cérémonie d'inauguration. Il participe pour la première fois à un salon du livre à Tizi Ouzou alors qu'il prend part chaque année au Salon international d'Alger et même aux salons à l'étranger notamment à Paris. Son souhait, selon ses affirmations, est que le salon de Tizi Ouzou connaisse plus de participants et soit plus important. Il est vrai qu'avec ses 40.000 étudiants et une densité populaire des plus importantes à l'échelle nationale, la ville de Tizi Ouzou a tardé pour abriter son salon du livre alors que plusieurs villes du pays organisent annuellement des salons du livre de grande envergure à l'image de la ville de Sétif, entre autres. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, l'activité culturelle a connu un regain d'intérêt particulièrement depuis trois années. Cet engouement a touché spécialement l'animation artistique, le théâtre, le cinéma mais le domaine de la littérature est resté le parent pauvre de la culture malgré l'émergence de nombre de maisons d'édition dans la ville des Genêts comme les éditions El Amel, Le Savoir, L'Odyssée, La Pensée, Achab, Les Editions franco-berbères, etc. Le Salon du livre de Tizi Ouzou qui a démarré hier est incontestablement une très bonne initiative. Toutefois, la précipitation et l'improvisation ayant caractérisé son organisation font que l'événement risque de passer inaperçu. L'effort des organisateurs devrait être accompagné d'une série de mesures afin que Tizi Ouzou puisse avoir un salon du livre digne de ce nom.