Les informations faisant état de cas de contaminations suspectes mettent un peu plus les gens sur la défensive. La grippe porcine continue d'être la première préoccupation de nombreux citoyens de la basse Kabylie tandis que d'autres affichent une indifférence totale. Cette pandémie, qui a fait jusqu'à présent plus de 32 décès et contaminé plusieurs centaines de personnes, est prise au sérieux par beaucoup d'habitants. La grippe A fait toujours débat un peu partout sur les lieux publics. Les gens s'informent sur l'évolution de la situation et les mesures préventives. La sensibilisation du citoyen sur notamment les mesures préventives à prendre n'a échappé à personne. Tous les habitants savent désormais ce qu'il faut faire pour éviter une contamination. L'information des pouvoirs publics a bien circulé. Il reste que les citoyens font face parfois aux ruptures de stocks des moyens tant préconisés à travers toutes les campagnes médiatiques et surtout une information crédible à même d'éviter des paniques inutiles. Les produits hydroalcooliques et les masques, présentés comme solution de prévention sont certes disponibles ces jours-ci après une pénurie qui a créé une situation de cacophonie. Hier, la situation s'est rétablie. Dans une officine pharmaceutique du chef-lieu, les produits étaient disponibles. Les masques coûtent entre 10 et 25 dinars l'unité tandis que les solutions se vendent à 150 dinars. «Il arrive qu'il y ait des ruptures de stocks, mais seulement pour des périodes réduites», indiquera la pharmacienne qui fait part de tout l'intérêt que porte le citoyen à cette maladie. «Les gens posent surtout des questions sur la meilleure manière de se prémunir et l'efficacité des produits antibactériens que nous proposons.» Interrogés sur l'augmentation du prix de ces produits, notre interlocutrice s'est montrée catégorique: «Les prix sont restés les mêmes. Il n'y a eu aucune augmentation.» Pourtant la réalité est tout autre notamment au marché informel. L'autre fait à relever dans certains commentaires reste l'hygiène extérieure. «On nous explique comment laver nos mains alors que l'environnement est dans un état déplorable», fait remarquer ce jeune rencontré au carrefour Nacéria observant les employés de l'Office national d'assainissement s'affairer à déboucher un égout qui a empesté les lieux. L'opinion suit de près l'évolution de la situation. Parfois elle fait l'objet de pressions. Les informations qui circulent sur des cas de contaminations suspectes mettant un peu plus les gens sur la défensive. Du coup, on cherche à comprendre à travers des personnes initiées. Mais il n'est pas toujours facile en l'absence d'une source officielle. Une insuffisance qu'il convient de combler. Jusqu'à hier la wilaya de Béjaïa a connu près de 31 cas de personnes suspectées. Certains cas ont été confirmés puis soignés dans les quatre centres de référence installés à cet effet ou à domicile. Aucun décès n'est signalé. Le cas de la jeune fille d'Akbou n'est toujours pas clarifié. Toutes nos tentatives de connaître les résultats de l'autopsie, prévue à cet effet, se sont avérées vaines. En attendant le lancement de l'opération de vaccination, le citoyen suit de près l'évolution en la matière. Beaucoup d'interrogations reviennent sur la nécessité de se vacciner et sur les risques d'une vaccination. La peur est présente chez beaucoup de citoyens, notamment les parents d'enfants en bas âge et des femmes enceintes. «Je respecte scrupuleusement les consignes de prévention», explique ce père de famille qui ajoute, «je me soucie sur le risque de contaminer mon bébé». Mais il faut aussi reconnaître l'indifférence des autres, qui ne trouvent pas matière à s'affoler. «C'est une infection comme il en a toujours existé», explique Omar rappelant au passage la campagne vécue autour de la grippe aviaire. Comme lui, beaucoup font preuve de sérénité. «Je prends des mesures de précaution habituelles en matière d'hygiène», explique un autre.