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«On aurait dû convoquer Lacen»
FODHIL MEGHARIA, ANCIEN MONDIALISTE
Publié dans L'Expression le 23 - 12 - 2009

L'ancien numéro 20 des Verts a déjà à son actif 4 participations en Coupe d'Afrique des nations, une participation à une Coupe du Monde et un titre africain en 1990. Il s'agit de Fodhil Megharia, l'élégant stoppeur de l'Equipe nationale qui reste incontestablement l'un des meilleurs joueurs à son poste selon un avis unanime.
Lors de cet entretien, il revient sur la qualification historique des Verts en Coupe du Monde et sur la prochaine CAN qui débutera le 10 janvier 2010 en Angola.
L'Expression: Fodhil, vous avez joué contre l'Angleterre B le 11 décembre 1990, pouvez-vous nous dire deux mots sur ce match amical?
Fodhil Megharia: Cela remonte à loin. Nous venions d'être sacrés champions d'Afrique à Alger et on avait joué un premier match amical contre la sélection militaire de Belgique que nous avons gagné 1-0 avant d'aborder l'Angleterre B.
C'était au stade du 5-Juillet, sous une pluie et un froid de canard. On avait alors bien joué devant cette équipe anglaise en première mi-temps avant de flancher durant la seconde période.
Le terrain était impraticable pour les deux équipes, mais les Anglais avaient l'habitude de jouer dans de telles conditions climatiques. Mais, ce n'était pas le cas pour nous. Ceci d'une part, d'autre part, ils étaient de meilleure condition physique que nous et avaient donc mieux tenu en seconde mi-temps.
En réalité, ce n'était pas une équipe d'Angleterre B, mais plutôt une future équipe A.
Il faut savoir qu'elle était, je crois, formée de 5 joueurs de Manchester et 3 joueurs de Leeds et Crystal Palace, des clubs aussi prestigieux et très forts à l'époque. Et il y avait même le «vieux» Bryan Robson. L'Angleterre était et est d'ailleurs toujours, une grande nation du football. Faire un match nul avec eux en début de saison chez nous et avec une équipe renouvelée, était déjà une bonne performance.
Et quelles étaient les relations entre les joueurs algériens à l'époque?
On était plus jeunes et je me rappelle qu'on n'était pas très stables puisque l'équipe changeait d'un match à un autre. On a refait une équipe et on se préparait pour la CAN-92.
Rabah Madjer était toujours sollicité par le FC Porto qui ne le cédait que difficilement pour qu'il rejoigne l'Equipe nationale. C'était le début d'une grande concurrence entre les joueurs.
Et si vous compariez l'Angleterre de l'époque à celle d'aujourd'hui, que diriez-vous?
Alors là, c'est une sacrée différence de niveau. L'actuelle équipe d'Angleterre est nettement supérieure à celle de l'époque. D'ailleurs, même si dans les années 90, le championnat anglais était parmi les meilleurs du monde, le jeu pratiqué dans ce temps était différent de l'actuel. On jouait alors avec excès les longues balles aériennes et on se basait beaucoup sur le côté physique.
Depuis, le football anglais s'est très développé et actuellement, on remarque que les Anglais posent le jeu et jouent une nouvelle stratégie basée sur la technique et la tactique avec un jeu varié. Ce football est plus attractif et plus dynamique. Il est bien meilleur que celui d'antan.
De plus, le championnat d'Angleterre est actuellement le meilleur du monde. Et les clubs anglais ont également évolué depuis. Ce qui se répercute positivement sur leur équipe nationale. Et sa qualification au Mondial est le meilleur exemple de cette progression.
D'ailleurs, pour vous donner une idée, contre l'Irlande en 1986, les Irlandais qui pratiquent un jeu typiquement anglais jouaient trop les balles aériennes et les longues balles transversales. C'est le jeu anglais. Maintenant celui-ci a beaucoup changé.
Ce sera donc difficile pour l'Algérie face à ces Anglais au Mondial 2010?
C'est plutôt bon pour nous. Notre jeu est presque le même. Je dis presque parce que nous avons certaines spécificités algériennes. Sinon, nous avons des joueurs qui évoluent dans des championnats européens et même en Angleterre. Ce sont des joueurs qui ont l'expérience du jeu anglais et c'est un avantage que n'ont pas les Anglais. Ils ne connaissent pas bien notre jeu. Pour nous, le gros problème serait au plan physique. Ils ont une meilleure préparation et un meilleur jeu physique que nous. C'est la raison pour laquelle je pense que la CAN serait la clé de notre réussite au Mondial.
Pouvez-vous être plus explicite?
Eh bien, c'est simple, si on fait une bonne CAN, on fera sûrement de même en Coupe du Monde. Sinon, on ratera le Mondial. La CAN constitue un véritable paramètre d'évaluation.
Il nous faut une très bonne préparation pour bien aborder cet événement africain.
Mais, à voir le programme de l'Equipe nationale, on remarque que le temps est trop court pour bien se préparer, en plus, on pense qu'il y a un seul match amical programmé le 3 janvier contre la Serbie et qui n'est toujours pas confirmé...
Ecoutez, si on ne fait pas une bonne CAN, on ne fera pas une bonne Coupe du Monde et la preuve, on avait fait une mauvaise CAN en 86 et on a donc fait une mauvaise prestation au Mondial 86. On devrait avoir une très bonne préparation pour cette CAN afin de pouvoir aller le plus loin possible. Car avec ces joueurs, on pourrait même prétendre à la finale.
Mais, je pense sincèrement que notre Equipe nationale est en retard de ce côté-là. Les joueurs doivent parfaire leur jeu collectif car visiblement, il y a un manque selon un avis unanime. D'ailleurs, certains joueurs-clés ne sont même pas titulaires dans leurs clubs respectifs. D'autres, ne jouent que quelques minutes alors que certains ne jouent même pas...Ce qui veut dire que cela va être un véritable casse-tête que de préparer l'EN dans ces conditions et avec ce laps de temps si court. On aurait dû démarrer la préparation juste après le match du Soudan. Il nous faut aussi des matchs amicaux pour bien assurer les automatismes.
La CAN serait-elle donc difficile à aborder par les Verts?
Oui. Il faut trouver une solution à ce manque de préparation. Toutes les équipes de notre groupe en CAN sont difficiles. L'Angola, pays organisateur, a connu un grand progrès et une grande évolution. Elle pratique le jeu à «la Brésilienne» avec son entraîneur portugais. De plus, le Mali possède des individualités très performantes. Des joueurs qui évoluent dans de grands clubs européens et la plupart jouent régulièrement. Ce qui fait la différence par rapport à notre équipe nationale. Croyez-moi, ça ne serait vraiment pas facile dans notre groupe même le Malawi constitue une équipe difficile à jouer.
Que pensez-vous de cette histoire de Lacen ou pour tout dire, que pensez-vous de l'idée de convoquer un joueur qui n'a jamais été sélectionné à la veille d'une phase finale?
C'est très simple. C'est à l'entraîneur de prendre la décision qu'il faut. Il est seul responsable du choix des joueurs. Je pars de l'idée que chaque Algérien a le droit d'être appelé en Equipe nationale et ce, à n'importe quel moment. Je pense qu'on aurait dû convoquer Lacen et laisser dire. Dans le football moderne, il n'y a pas de place pour les sentiments. Celui qui est prêt et qui est en forme, joue.
Mais on risque de briser l'ambiance du groupe puisque certains joueurs sont contre la venue de Lacen.
Ces joueurs ont peur pour leur place. Et ce n'est pas logique qu'ils pensent ainsi. Il est titulaire dans son équipe et surtout dans un championnat aussi relevé que celui d'Espagne.
Il a sa place en Equipe nationale et il doit participer à cette CAN. Ecoutez, il y a des équipes qui ramènent des étrangers en leur octroyant leur nationalité pour jouer avec eux.
Et nous, on laisse des joueurs de valeur sur le carreau pour des considérations pas du tout professionnelles. C'est insensé! Faut-il vous rappeler que la Tunisie a gagné une Coupe d'Afrique avec des joueurs brésiliens...
De notre temps, je vous rappelle qu'on comptait 6 ou 7 joueurs qui ont participé aux éliminatoires et qui n'ont pas été convoqués en phase finale en 82 et en 86. Et c'est ça le football.
Harkouk, Benmabrouk, Djadaoui, par exemple, n'ont pas été dans tous les matchs qualificatifs, mais ces professionnels ont bel et bien été appelés à la place d'autres qui ont participé aux éliminatoires. C'était logique, car ceux-là sont des professionnels mieux préparés et bien en forme. C'est le football de la concurrence.
Nous avons beaucoup de bons joueurs que nous avons délaissés. Il y a beaucoup de joueurs dans les D2 étrangères et on les ignore. Savez-vous que ces divisions sont très dures et plus importantes que des superdivisions en Afrique et autres. En résumé, c'est à l'entraîneur de prendre ses responsabilités.
Mais ça, c'est toute une politique qu'il faut mener!
Oui. Remarquez, nous avons des présidents de clubs qui ne cherchent que la Coupe ou le titre de champion, mais point de pensée du côté des jeunes et de leur formation.
Il nous faut des présidents «kamikazes» pour booster les moeurs et travailler vraiment pour les jeunes et donc, pour le futur.
Il n'est pas normal que dans un pays de 35 millions d'habitants, on ne puisse sélectionner 22 jeunes joueurs ou ne serait-ce qu'un joueur par wilaya et les mettre dans un centre de formation et leur assurer un cursus complet pour les former. Je vous affirme que si on le faisait, on aurait plusieurs Belloumi, Madjer et autres grands joueurs.
Etes-vous optimiste quant à la participation des Verts à la CAN malgré ce manque de préparation?
Certainement. Je ne dis pas que nous n'avons pas d'équipe. Je dis qu'il faut travailler dur et surtout avoir cet esprit combatif et gagneur comme celui lors du match contre l'Egypte au Soudan où tout le monde était solidaire pour le bien du pays et sa meilleure représentativité. On possède une bonne défense, mais nous avons quelques manques au niveau du milieu et de l'attaque. Tout joueur susceptible d'apporter ce plus, doit être convoqué. Ou c'est du vrai professionnalisme, ou ce n'est pas la peine d'en parler. Ce serait certes, difficile pour notre Equipe nationale au prochain Mondial devant la Slovénie, l'Angleterre et les Etats-Unis. Mais il faut juste bien se préparer. Il faut que les jeunes joueurs soient patients. Moi, j'ai débuté avec à mes côtés le célèbre Korichi, mais j'ai appris petit à petit à être patient et très appliqué pour me voir finalement percer et devenir titulaire à part entière. En football, il ne faut vraiment pas être sentimental, il faut penser et surtout se comporter en vrai professionnel.


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