Une procédure de classement du massif forestier de l'Akfadou, situé à 70 km à l'ouest de Béjaïa, en parc naturel régional (PNR) a été engagée récemment par la wilaya en concertation avec la Conservation des forêts, initiatrice d'une étude exhaustive de faisabilité, apprend-on de la wilaya. La démarche vise à préserver et valoriser ce territoire doté d'un patrimoine naturel exceptionnel, mais qui se trouve toutefois soumis à diverses agressions comme par exemple les défrichements, la coupe d'arbres, l'extraction de pierres et les constructions illicites, assure-t-on de même source. «Le label de PNR va lui conférer un statut juridique, des moyens, et un programme volontaire d'action dont la convergence va lui permettre d'assurer une gestion adaptée des milieux naturels et des paysages, de contribuer à un meilleur aménagement de son territoire et favoriser un équilibre entre les enjeux environnementaux et son développement socioéconomique et culturel», explique-t-on. Déjà PNR en 1925, ce massif s'étend sur une superficie de 56.700 hectares et intègre une dizaine de communes. Il jouit d'un peuplement floristique et faunistique de premier ordre, dont beaucoup d'espèces, signale-t-on, ont disparu ou classées en voie de disparition. Boisé à près de 30%, le territoire renferme une palette d'essences dont les plus dominantes restent le chêne dans ses diverses déclinaisons (zen, afarès, liège et vert), l'érable de Montpellier, le peuplier blanc et l'if. Quant aux autres espèces floristiques, elles concernent le châtaignier, le sapin de Numidie et le cèdre de l'Atlas, notamment. A ce patrimoine s'ajoutent également quatre zones humides (Lac noir, Alsous, Alma, et Ouroufel) et de multiples sites historiques, dont des ruines romaines à l'entrée de l'Akfadou, et le poste de commandement de la Wilaya III historique. La région offre par-dessus tout des paysages naturels et variés d'une rare beauté. C'est une fenêtre ouverte autant sur la vallée de Acif El Hammam, le Djurdjura et la haute vallée du Sébaou, que sur la vallée de la Soummam. Aussi, son classement, outre le fait qu'il viendra compléter le parc national de Gouraya à l'est et celui du Djurdjura à l'ouest dont il servira, en définitive, de corridor écologique, va favoriser une série d'activités touristiques et par ricochet, l'amélioration des conditions de vie des populations riveraines.