Le commanditaire de l'opération d'enlèvement des Italiens dans l'Est mauritanien a été arrêté dans la nuit de lundi, rapporte l'agence italienne, ANI, de sources sécuritaires. Il s'agit d'un ressortissant malien, appartenant à une tribu du nord du Mali, répondant au nom de Abderrahmane Ben Meddou. Selon ces mêmes sources, ce dernier a avoué avoir été chargé par les éléments d'Al Qaîda au Maghreb islamique (Aqmi) de «tenir le rôle de surveillance et de positionnement des victimes, en contrepartie de la somme de 10 millions CFA, à percevoir après la fin de l'opération». Ben Meddou a également avoué aux enquêteurs que le rapt des Espagnols du 29 novembre dernier est commandité par des éléments relevant de l'autorité de Mokhtar Belmokhtar, alias Bellaouar. Par ailleurs, cet homme, qui passe pour être le principal commanditaire de l'enlèvement des Italiens dans l'Est mauritanien a été arrêté à bord d'un 4x4 Renner, au moment où il tentait de quitter la localité de Kobenni pour se rendre au Mali, selon les mêmes sources. Les forces de sécurité mauritaniennes, notamment la gendarmerie, a adopté une nouvelle réorganisation, mettant à contribution un maximum de patrouilles mobiles, afin de mieux contrôler le territoire du pays très vaste et à plus de 60% inhabité. Cette arrestation a été favorisée par le pont de sécurité qui vient d'être mis en place au sud du pays sur ordre des hautes instances militaires nationales. Des informations ont fait état que la filière d'Abou Zied, agissant au profit de ce qu'on appelle Al Qaîda au Maghreb islamique, aurait transféré les otages enlevés au nord du Mali et de la Mauritanie aux frontières algéro-maliennes. Il s'agit d'un Français, trois Espagnols et deux Italiens. Les terroristes comptent obtenir contre leur libération une forte rançon. En ciblant des Occidentaux, les terroristes espèrent faire des otages une source de financement. Mais l'ONU vient de criminaliser toute initiative visant à négocier ou à verser de l'argent aux terroristes. Pour les forces de sécurité algériennes, cette stratégie de transfert est bien connue. Aussi, il a été décidé de maintenir les frontières de façon hermétique pour isoler la bande criminelle. Ayant compris que son mouvement n'a plus aucun avenir sur le sol algérien, le prétendu numéro1 du Gspc, Abdelmalek Droukdel, tente d'exporter son activité vers d'autres territoires en misant sur les opérations de kidnappings tout en gardant un oeil sur les frontières afin de faire parvenir des armes aux groupes du Nord. Les autorités militaires ont renforcé le dispositif sécuritaire aux frontières Sud en mobilisant 3000 autres soldats. Les gendarmes et les militaires, postés aux frontières, ont été également dotés de moyens de détection très sophistiqués avec un lourd armement. L'objectif est d'écarter la menace terroriste, de plus en plus présente ces derniers temps sur la bande du Sahel, en particulier depuis le mois de novembre, où le mouvement subversif s'adonne outre les kidnappings mais au trafic de cocaïne. Une première dans cette zone. Ce trafic est également une source de financement pour les réseaux criminels. Dans ce contexte, la presse américaine a rapporté qu'un rapport a été établi dans ce sens faisant état d'une liaison entre les narcotrafiquants colombiens et les réseaux terroristes d'Al Qaîda au Sahel. Ce fait n'est pas nouveau pour les forces de sécurité algériennes qui avaient pris connaissance de cette connexion depuis longtemps. Avec l'avènement de la cocaïne en Afrique subsaharienne, le contexte prend une autre dimension. De ce fait, un conseil de guerre entre Etats contre Al Qaîda n'est pas à écarter, avancent certaines sources. Les activités de ce conseil devraient s'élargir à la Somalie et au Yémen du fait qu'Al Qaîda compte mettre à profit tous les territoires déstabilisés tant sur le plan politique que sécuritaire afin d'avoir la mainmise sur une bonne partie de l'Afrique.