Les terroristes demandent la libération de certains membres d'Al Qaîda détenus dans les prisons espagnoles et mauritaniennes en échange des otages espagnols. Des avancées notables ont été réalisées dans les négociations pour la libération des otages espagnols enlevés depuis fin novembre sur l'axe reliant Nouakchott et Nouadhibou et acheminés vers le désert malien, selon des sources sécuritaires basées à Nouakchott. Cependant, aucun détail n'est livré quant aux délai et lieu de la libération des trois humanitaires espagnols dont le rapt a été revendiqué par Al Qaîda pour le Maghreb islamique. Sur un autre registre, des sources maliennes soutiennent qu' un responsable malien, proche des négociations avec Aqmi, a révélé que des avancées importantes ont été réalisées dans les pourparlers menés avec les ravisseurs. Les mêmes sources ont indiqué que Iyad Haj, ancien rebelle touareg, actuellement consul malien à Jeddah, en Arabie Saoudite, participe aux négociations. Iyad Haj est connu pour avoir obtenu, en 2003, la libération de plus de 30 otages occidentaux dans le Nord malien. Selon les spécialistes, Aqmi pourra demander la libération de certains des membres d'Al Qaïda détenus dans les prisons espagnoles et mauritaniennes en échange des otages espagnols. Une série de kidnappings a particulièrement marqué le contexte sécuritaire au Mali et en Mauritanie. Deux pays qui vivent depuis 2008 au rythme d'actions subversives, signées Al Qaîda au Maghreb islamique. Si le Mali est plus souvent confronté à une large instabilité sécuritaire depuis un certain temps, en Mauritanie c'est une première. Six otages sont actuellement détenus au nord du Mali par les ravisseurs d'Al Qaîda. Un Français, trois Espagnols et deux Italiens. Par le biais de son porte-parole, l'organisation terroriste a fait savoir aux pays d'origine des otages qu'ils seront prochainement informés de ses revendications. Parallèlement à cette actualité, les autorités gouvernementales des pays où ont été enlevés les ressortissants étrangers, entretiennent toujours des contacts afin de dégager les grands axes d'une coopération susceptible de libérer les otages. On croit savoir que les enquêteurs mauritaniens, pays où ont été kidnappés les trois Espagnols et les deux Italiens, seraient sur une piste, notamment depuis l'arrestation d'un des ravisseurs des deux Italiens, un certain Abderrahmane Ben Meddou, membre d'une tribu au nord du Mali. Mais le Mali est-il en mesure d'intervenir pour libérer les otages? Pour le moment rien n'a filtré, excepté le fait que trois intermédiaires mènent des investigations dans ce sens. Reste à savoir si la France, l'Espagne et l'Italie respecteront les modalités de l'ONU, celles de ne pas céder au chantage des terroristes en versant une rançon contre la libération des otages. Il est clair qu'Al Qaîda compte énormément sur ces actions pour renflouer ses caisses presque vides. Les rançons d'enlèvements représentent l'unique issue et la seule alternative quant à sa survie. L'organisation terroriste a décidé d'opérer désormais sur des sols où les aspects, économiques, sociaux, politiques et sécuritaires obéissent à une logique d'instabilité avérée et où tous les ingrédients sont favorables à des actes criminels. En investissant le Sahel, les stratèges d'Al Qaîda expriment sérieusement leur intention d'afghaniser la région en l'utilisant comme base arrière sûre pour leurs opérations à venir, dirigées particulièrement contre des pays comme l'Algérie et la Tunisie. Notre pays est, dans ce sens, la première cible de l'organisation terroriste internationale. C'est dans le but de maintenir une sorte d'encerclement contre l'Algérie, qu'Al Qaîda s'est engagée depuis des années, dans une vaste opération d'embrigadement et de recrutement en Mauritanie, au Mali et même au Niger. En plus des conditions favorables qu'ils présentent, ces pays offrent à Al Qaîda toute latitude pour mieux contrôler un espace stratégique de plusieurs millions de kilomètres carrés. Un espace multiracial et multiculturel où subsistent encore de nombreux problèmes d'ordre ethnique, que les puissances occidentales n'ont jamais réussi à maîtriser. Les Etats-Unis, la France et à un degré moindre l'Espagne ou l'Italie, malgré leur volonté de lutter contre le terrorisme, n'ont jamais réussi à dépasser certaines de leurs divergences. Cette brèche permet aux terroristes d'Al Qaîda d'opérer en toute quiétude.