Les dettes contractées par les agriculteurs assimilés ne seront pas effacées. Chose promise, chose due. L'objectif de réduire la facture alimentaire de 2 milliards de dollars, annoncé en automne dernier «sera réalisé», dixit le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. «La réduction de la facture alimentaire se situe autour de 2 milliards de dollars», a expliqué hier le ministre et d'ajouter: «Ce chiffre sera réalisé.» S'exprimant hier lors d'un point de presse tenu à l'issue d'une rencontre sur la filière céréalière, regroupant les directeurs des coopératives des céréales et légumes secs des wilayas (Ccls) au siège de son département à Alger, le ministre indiquera: «La facture d'importation des céréales est réduite de 1,6 milliard de dollars». Mieux encore, «les commandes d'achats de l'Oaic (Office algérien interprofessionnel des céréales) effectuées en juin et juillet dernier ont diminué», a confirmé le représentant du gouvernement. Cette rencontre a porté sur l'évaluation du programme d'intensification céréalière et la préparation de la prochaine campagne de semailles prévue pour la fin mai 2010. «Nous avons gagné la bataille de l'orge haut la main et celle du blé dur n'est pas loin», a estimé encore le ministre. «Il y a une amélioration dans ce domaine qu'il faudra toutefois consolider», a noté d'emblée le conférencier. A ce propos, le rendement est fixé notamment pour certaines wilayas réunissant des conditions favorables, à 25 quintaux par hectare. Un saut qualitatif enregistré en matière de traitement de semences, une meilleure utilisation des engrais, 4 fois plus que l'année dernière, et une pluviométrie appréciable sont autant de facteurs positifs ayant boosté la production céréalière, selon le ministre. Dans le même ordre d'idées, le ministre a certifié qu'«à l'heure actuelle, l'engrais est disponible au niveau de toutes les coopératives ayant obtenu des agréments à cet effet». S'agissant de la capacité de stockage, le conférencier indiquera que «la réalisation de 36 silos métalliques a été déjà lancée ainsi que la réhabilitation d'autres unités et hangars». Sur un autre plan, le ministre a insisté sur l'amélioration de l'utilisation de l'irrigation d'appoint, le travail sur des ressources génétiques pour améliorer la qualité des semences, notamment en acquérant les techniques adéquates. Concernant le volet de la moto-culture, il est relevé que 500 moissonneuses-batteuses et près de 7000 tracteurs toutes puissances confondues seront livrés incessamment. Evoquant le crédit Rfig, utilisé souvent par les agriculteurs pour acquérir les intrants, le ministre indiquera que pas moins de 8000 dossiers sont déposés. Par ailleurs, les agriculteurs assimilés ne seront pas au bout de leur peine, car selon le conférencier, «le département (de l'agriculture et du développement rural) ne pourra pas effacer leur dette». Ces derniers ont acquis des crédits auprès d'une institution financière, aujourd'hui dissoute. «Ce problème douloureux est à traiter plutôt avec le liquidateur», indiquera le ministre.