L'exploitation des terrains agricoles est réservée aux nationaux, contrairement aux services. La facture alimentaire inquiète le gouvernement. Ce dernier veut, coûte que coûte, réduire la dépendance alimentaire. Pour cela, il n'a pas hésité à consacrer 1000 milliards de dinars à l'agriculture, soit 10 milliards d'euros pour les cinq ans à venir. C'est ce qu'a déclaré, hier, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, sur les ondes de la Chaîne III. Aucune filière du secteur ne sera marginalisée. Se voulant plus explicite, M.Benaïssa a présenté un tableau détaillé de la répartition du budget. Il a fait savoir que 130 milliards de dinars iront au soutien des filières stratégiques telles que les céréales, la pomme de terre, le lait. Le reste de l'enveloppe, explique-t-il, sera consacré à la lutte contre la désertification, à la protection des bassins versants et au renforcement des capacités techniques des agriculteurs. Un montant de 60 milliards sera accordé au renouveau rural pour accompagner les mesures de développement rural. L'élément humain sera également mis en valeur. Un budget de 14 milliards de dinars sera investi dans le renforcement des capacités humaines. L'objectif ciblé, affirme le ministre, est l'amélioration du niveau de la sécurité alimentaire. «Nous travaillons pour consolider notre production alimentaire et réduire l'importation», a-t-il indiqué. L'invité de la radio a rappelé qu'en 2009, les disponibilités alimentaires en valeur, qui circulaient à l'intérieur du pays étaient de l'ordre de 20,73 milliards de dollars et 5,4 milliards de dollars ont été importées. «Nous avons une politique très claire pour le développement agricole», s'est-il réjoui. M.Benaïssa a souligné que la conférence nationale sur l'agriculture, tenue en 2009 à Biskra, a permis de dégager la feuille de route. Toujours à propos de la sécurité alimentaire, M.Benaïssa explique que celle-ci commence par la protection des meilleures terres. Sur les 2,5 millions d'hectares, précise-t-il, il y a 218.000 exploitants qui travaillent dans 100.000 exploitations collectives et individuelles. Le premier responsable du secteur a annoncé la création prochaine d'un Office national des terres agricoles qui va chapeauter les professionnels. «Les exploitants et les agriculteurs auront une adresse. L'office les accompagnera pour travailler de la manière la plus rationnelle possible et à gérer les actes. Il faut libérer les initiatives et clarifier les règles. L'office aura également une mission de contrôle sur l'exploitation des terres. Il aura à interdire tout détournement de vocation de ces terres», a-t-il insisté. Interrogé sur la possibilité pour des étrangers d'accéder à la concession, le ministre a été catégorique. «La concession est interdite aux étrangers, elle est exclusivement accordée aux nationaux. C'est un bien commun qu'il faut protéger», a-t-il martelé. Néanmoins, le ministre ne ferme pas complètement la porte aux étrangers. «Le partenariat étranger est permis dans les services agricoles», a-t-il soutenu. A propos de l'exportation de l'excédent d'orge, le ministre a écarté toute difficulté. «Il n'y a pas eu de difficulté pour placer l'orge sur le marché international», a-t-il assuré. Selon lui, tous les mécanismes ont été mis en place pour charger les premiers bateaux le 15 juin prochain. Le ministre n'a pas avancé la quantité prévue à l'exportation sur les 5 millions de tonnes d'orge produits en 2009. Pour cette année, il affirme s'attendre à une production d'orge qui n'atteindra pas 5 millions de tonnes. Revenant sur les capacités de stockage, M.Benaïssa a fait savoir qu'une entreprise du froid est en cours d'installation.