Le sélectionneur national a avoué que si cela ne tenait qu'à lui, il ne prendrait pas part à la Coupe d'Afrique. Défaitisme ou pragmatisme? Après nous avoir habitués à des «surprises» dans le choix des joueurs et dans celui du lieu de préparation des Verts, le sélectionneur national Rabah Saâdane, vient de nous surprendre par cette déclaration, pour le moins singulière, juste avant le départ des joueurs locaux de l'Equipe nationale pour la France où elle doit effectuer un stage préparatoire dans la région de Castelet à Toulon (sud de la France): «Le peuple algérien ne devra pas s'attendre à des miracles». Après la retentissante double qualification à la CAN et au Mondial-2010, Rabah Saâdane s'était engagé à représenter dignement l'Algérie à la phase finale de la Coupe d'Afrique pour mieux aborder le Mondial. Mais, un mois plus tard, il revient sur ses propos et annonce qu'il ne faut pas s'attendre à des miracles à la CAN! Saâdane justifie ces déclarations pessimistes par le fait que la CAN «arrive au mauvais moment pour l'équipe. Nous sortons fatigués des éliminatoires, chose qui me pousse à dire que le peuple ne devra pas s'attendre à des miracles dans ce tournoi. Mais nous tâcherons de gérer match par match avec l'objectif d'aller le plus loin possible». En réalité, et en son for intérieur, le sélectionneur national est catégorique: l'Angola, le Mali, voire le Malawi ne seront pas faciles à manier lors de cette CAN. En affirmant qu'il ne faut pas s'attendre à des miracles, Saâdane, en homme avisé, prend les devants en préparant l'opinion sportive à une élimination dès le premier tour. Et il l'avait même déclaré: «Nous pourrons même être éliminés dès le premier tour.» Et voilà justement que le «tour» est joué par Saâdane. Pourtant, il s'est accordé un mois de réflexion pour concocter sa liste de 23 joueurs. Une liste qui comporte déjà, en amont, quatre réservistes en cas de pépin physique. Si les médias algériens ont, jusque-là, ménagé le sélectionneur national, pour ne pas mettre trop de pression sur lui et ses joueurs, force est de reconnaître que Rabah Saâdane surprend par cette déclaration tout un peuple qui compte sur lui et son staff pour reconquérir l'Afrique. Et le sélectionneur d'avouer que si cela ne tenait qu'à lui, il ne prendrait pas part à la Coupe d'Afrique. «Personnellement, je suis fatigué et saturé après une campagne qualificative longue et éprouvante. J'aurais aimé ne pas être en Angola, mais je suis obligé d'assumer entièrement mes responsabilités à l'occasion de ce tournoi qui s'annonce très difficile.» Pour se justifier, le coach national met en relief les difficultés qu'il pourrait rencontrer pour une préparation adéquate de ce tournoi. «Il est difficile sur le plan méthodologique du travail de dégager une équipe solide et compétitive, surtout que cet événement continental intervient au milieu de la saison, et de garder la même dynamique affichée par l'équipe notamment lors du dernier tour des éliminatoires», a-t-il prévenu. Ainsi, le sélectionneur national multiplie les convocations à de nouveaux joueurs en Equipe nationale à chaque rendez-vous ou stage, le comble l'a été avec la sélection de Abdoun qui n'a même pas joué de match dans le sens propre du terme! En tentant de préparer l'opinion publique, Saâdane tente-t-il de justifier un «échec prématuré» sous prétexte du manque de temps ne permettant pas d'effectuer une bonne préparation avec un ou deux matchs amicaux avant la CAN alors que toutes les autres formations et surtout celles contre lesquelles l'Algérie va jouer, l‘Angola, le Mali et le Malawi, ont programmé des stages ponctués par des matchs amicaux. Apparemment, ce qui est valable pour Saâdane ne l'est pas pour les autres sélectionneurs des équipes qualifiées à la CAN! Alors pourquoi avoir programmé un stage dans la région de Castelet à Toulon (sud de la France), alors que la CAN se jouera en Afrique avec un climat différent en cette période? Et cela nous rappelle bien le fameux stage de la sélection nationale algérienne au Brésil du temps du coach national, Nasser Sendjak, à moins d'un mois de la phase finale de la Coupe d'Afrique des Nations qu'organisaient conjointement le Nigeria et le Ghana 2000. On connaît la suite.