L'affaire de Mehdi Lahcen, la prime de la CAN, le choix du lieu du stage, la révolte des joueurs et le choix tactique de Rabah Saâdane sont autant de facteurs qui ont contribué à la sévère défaite des Verts. La débâcle de l'Algérie face au Malawi est-elle réellement une surprise? Ne s'agit-il pas d'une défaite qui a mis à nu les lacunes des Verts camouflées par l'euphorique qualification au Mondial de l'Afrique du Sud 2010? Il ne faut pas être un grand consultant en football pour énumérer les raisons de «la douche froide» de lundi dernier. Il en ressort, notamment, la gestion du groupe et l'aspect technique. Pour le premier point, d'abord: le malaise a bien commencé quelques jours après la victoire de l'Algérie face à l'Egypte, 1 à 0, à Khartoum. Comment? Depuis cette victoire, l'entraîneur Saâdane a perdu la maîtrise de son groupe. Les «histoires» ont commencé par la convocation de Mehdi Lahcen. Cette polémique a fait trop de bruit dans les couloirs de la Fédération algérienne de football. Elle a même occupé la «une» de la presse nationale durant une bonne dizaine de jours. Les soi-disant, anciens joueurs, ont imposé leur «veto» quant à la venue du milieu de terrain du club espagnol de Santander. Les joueurs ont commencé, donc, à imposer leurs opinions au sélectionneur. La convocation d'un joueur est une prérogative de l'entraîneur et non des joueurs. L'autre histoire qui a déstabilisé le groupe est celle liée au règlement intérieur imposé par la FAF. Les joueurs ont refusé de signer un tel règlement qui oblige les joueurs à passer par la FAF avant de signer un contrat de sponsoring avec les annonceurs. Puis, les joueurs ont repris «les négociations» sur les primes de la Coupe d'Afrique. On commençait à sentir l'odeur du fric. En plein stage de préparation dans le sud de la France, ces problèmes ont suscité des réactions diverses. C'est ce qui a provoqué un climat malsain au sein de la sélection nationale. Pour les fêtes du Nouvel An, les joueurs ont quitté les lieux du stage 24 heures avant pour aller passer le réveillon en famille ou entre amis (es). Cette attitude n'a pas été du goût du sélectionneur national. Ces événements se sont produits en pleine période de préparation qui nécessite une grande concentration. Sur l'autre volet, le choix du lieu du stage a fait réagir de nombreux techniciens algériens qui ne comprenaient pas les raisons d'une telle option. La sélection s'est entraînée sous une température de -5° pour aller jouer dans un pays où la température est de 30° avec un taux d'humidité qui dépassait 75% le jour du match face au Malawi. Toutes les sélections qualifiées à cette 27e édition ont préféré se préparer dans les pays chauds, à l'exception de l'Angola qui a effectué son stage au Portugal. Mais, cette équipe est habituée au climat de son pays, contrairement à nos joueurs qui évoluent souvent dans les pays européens connus par leur froid glacial. Pour preuve, l'entraîneur Rabah Saâdane a justifié la débâcle face au Malawi par les conditions climatiques. «On n'était pas présents dans le match parce que les joueurs n'arrivaient pas à réagir sur le terrain à cause de la chaleur et du taux très élevé d'humidité qui nous ont énormément gênés», a justifié le coach juste après la fin du match. C'est le même argument avancé par les joueurs à l'image de Madjid Bougherra, Zaoui Samir et autres. «C'était très difficile pour nous, joueurs qui évoluons en Europe, de jouer dans un climat très chaud et un taux d'humidité très élevé», s'est innocenté Bougherra. «Il faut reconnaître qu'on a joué sans conviction en raison des conditions climatiques défavorables.» En ce qui concerne le choix tactique de Rabah Saâdane, il a suscité à son tour plusieurs interrogations que seul l'entraîneur pourrait y répondre cet après-midi, lors de sa conférence de presse. La titularisation de Rafik Saïfi ne trouve aucune explication. Le joueur revient d'une blessure et souffre d'un déficit flagrant sur le plan physique. Le joueur d'El-Khor du Qatar était, de l'avis de tous les observateurs, complètement out. Le changement du coach est venu un peu tardif. 24 heures avant le match, Saïfi et Zaoui étaient en dehors du schéma tactique arrêté par le sélectionneur Rabah Saâdane. C'est ce qu'a avancé ce dernier à la presse nationale. Il n'a changé sa tactique qu'à la veille du match. Quelles sont les raisons d'un tel changement? Rafik Saïfi «possède beaucoup d'expérience en Afrique», a répondu l'entraîneur adjoint, Zoheir Djelloul. Certes, l'expérience est un facteur important dans ce genre de compétitions, mais pour bien se servir et non pas pour se desservir. Car, l'incorporation de Saïfi n'a pas été bénéfique, pour ne pas dire plus, pour l'équipe. A tout cela s'ajoutent les déclarations désespérantes de Rabah Saâdane à Alger la veille du stage de préparation. L'entraîneur a averti qu'il ne «faut pas s'attendre à un miracle lors de la CAN». Rabah Saâdane était-il en train de préparer les Algériens à une sortie humiliante dès le premier tour? Vu le résultat du premier match, la réponse ne peut être qu'affirmative. A la lumière de toutes ces données, on ne peut s'attendre à un miracle lors des deux prochains matchs des Fennecs face au Mali et à l'Angola. Il est temps de tirer les leçons de toutes ces vérités et de se ressaisir pour l'avenir.