Le FLN n'écarte pas la possibilité de claquer la porte. L'Alliance présidentielle est-elle au bord de l'implosion? Le climat prévalant actuellement ne laisse aucun doute. Les sénatoriales ont encore réduit à néant cette coalition. Le FLN remet, d'ores et déjà, en cause son efficacité. «Des commissions travaillent au niveau du parti sur le bilan de cette coalition», confie une source proche de la direction centrale. Ce rapport sera présenté lors de la réunion de l'instance exécutive prévue le 9 février prochain à Zéralda en prévision du 9e congrès. Après la sortie fracassante du RND qui s'est allié avec le PT, le FLN compte crever l'abcès. «Le pacte conclu entre le RND et le PT nous pousse sérieusement à revoir nos rapports avec nos alliés», avoue ce responsable qui reconnaît que le FLN n'a pas tiré profit de cette coalition. «Bien au contraire, nous avons beaucoup perdu sur le plan politique», soutient-il. Ce constat ne date pas d'aujourd'hui. «Au FLN nous avons toujours dit que cette alliance ne sert à rien», affirme un sénateur qui estime que «l'accord conclu entre le PT et le RND est la goutte qui a fait déborder le vase». Pour lui, il est temps pour le parti de faire le bilan et de revoir ses calculs et le rapport de force avec ses alliés. Cette idée fait l'unanimité au sein du FLN. Lassés par ce soi-disant «pacte politique», les militants et les responsables veulent débattre sérieusement de l'avenir de cette alliance. «Il n'y a aucun souci pour le FLN de se retirer de cette alliance, bien au contraire nous aurons tout à gagner», a affirmé un autre parlementaire. Avant d'enchaîner: «La tenue du 9e congrès ordinaire prévu le 19 mars prochain, sera l'occasion pour réviser l'orientation du parti et de trancher cette question.» Pour lui, maintenant que le programme du Président est soutenu par le peuple, cette alliance n'a plus sa raison d'exister. Cette question allait être débattue lors du conseil national tenu la semaine dernière à Zéralda. La direction n'a pas voulu précipiter les choses et a préféré attendre que l'échéance des sénatoriales arrive à son terme pour tirer les conclusions. Les propos recueillis auprès des différents cadres du FLN donnent un avant-goût de l'état d'esprit prévalant au sein de l'Alliance. Comme ils sont des signes avant-coureurs de ce que sera le sort de l'Alliance. Pour le FLN, la situation de 2004, date de naissance de la coalition, n'est plus la même. Le «mariage» politique entre le RND et le PT et le divorce consommé entre Menasra et Soltani au sein du MSP sont deux éléments décisifs qui incitent le FLN à revoir ses choix. Le bras de fer entre le nouveau couple RND-PT et le FLN ne cesse de se durcir. «J'espère que c'est une alliance conjoncturelle, on parlera de cette question au moment opportun», a déclaré M.Belkhadem, lors de la conférence de presse sanctionnant les travaux du conseil national. En réplique, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a assuré qu'il s'agit «d'un accord politique qui est appelé à se développer à l'avenir». Mme Hanoune a même souhaité l'éclatement de l'Alliance présidentielle. Cette guerre livrée par presse interposée risque de bouleverser l'échiquier politique. Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) en a, lui aussi, ras-le-bol. Le comportement de ses alliés l'irrite et l'agace même. Alors qu'il plaidait sans cesse pour la conclusion des alliances au niveau local, l'appel du MSP n'a pas eu l'écho escompté auprès des partenaires. Le RND lui a tourné le dos en allant vers le PT, et le FLN a choisi de négocier avec la branche Menasra. Pourtant, dans l'acte de naissance de l'Alliance signé en 2004, les trois partenaires se sont engagés à élargir cet accord au niveau de la base. En effet, mis à part le soutien au programme du Président, l'alliance n'a jamais fonctionné comme il se doit. L'activité des trois partenaires se limite à des cérémonies de passation du flambeau, suivies d'un communiqué laconique. Cette hypocrisie a apparemment volé en éclats. Le test des sénatoriales d'hier a fait tomber les masques en dévoilant le vrai visage des partenaires. Evidemment, la course au pouvoir n'obéit à aucune règle de déontologie. La fin justifie les moyens...