Même si les signes de divergences ne sont plus une illusion, Belkhadem rassure sur la bonne santé de l'Alliance. Malgré tout ce qui se dit et se rapporte sur l'Alliance présidentielle, le chef du gouvernement rassure. «Il ne faut pas faire une lecture politique de l'absence aujourd'hui des deux membres de l'Alliance présidentielle et chefs du parti MSP et du RND, en l'occurrence MM.Ouyahia et Soltani». C'est par cette remarque que M.Abdelaziz Belkhadem qui s'exprimait sous la casquette de président de l'Alliance a préludé son intervention à la journée parlementaire sur le développement humain dans le cadre du Nepad tenue hier au siège de l'APN. Surpris par la nouvelle, ce dernier voulait vraiment tromper l'opinion publique et l'assistance, en assurant, toutefois, que l'Alliance se porte bien. L'absence des deux alliés n'explique en aucun cas l'existence d'un malaise au sein de l'Alliance, affirme-t-il, puisque ce n'est pas la première fois que des membres n'assistent pas à une telle manifestation en raison de certaines obligations. Certes, la justification de Belkhadem est tout à fait logique, mais le climat politique qui prévaut actuellement sur la scène politique et en particulier au sein de l'Alliance laisse croire le contraire. Les derniers événements qui ont marqué la scène politique nationale indiquent tant bien que mal que le courant ne passe plus entre les membres de l'Alliance. La rencontre d'aujourd'hui, la première du genre, après le changement opéré à la tête du gouvernement, vient confirmer cette thèse. Les observateurs de la scène politique pensent même que la rencontre d'hier était un rendez-vous raté pour le nouveau chef du gouvernement. Ce dernier est venu, dans l'espoir de donner un nouveau souffle pour revivre cette coalition fondée autour d'un seul et unique souci, celui de réaliser le programme quinquennal du président de la République. Or, de l'avis de nombreux observateurs, celle-ci n'est devenue qu'une coquille vidée de son rôle effectif. Elle est plutôt plus perceptible dans la forme que dans le fond. Malgré que les trois alliés font semblant d'être en accord sur le programme à suivre, il n'en demeure pas moins que les signes d'un malentendu pour ne pas dire d'une bouderie sautent aux yeux. D'ailleurs la dernière rencontre en date entre les trois responsables remonte à plus de trois mois, plus exactement depuis la succession de Belkhadem à la tête de l'Alliance. Si les trois hommes évitent de se rencontrer, c'est parce qu'il y a de sérieux problèmes. Sans pour autant s'étaler sur les détails, la révision de la Constitution, un sujet d'actualité, suffit à lui seul de démontrer à quel point les trois partis divergent sur des questions essentielles de premier ordre. Ce dossier qui continue de susciter des divergences entre les deux alliés proches, à savoir le MSP et le FLN risque certainement de mener l'Alliance à l'implosion. Alors que le RND avait totalement exprimé sa position sur ce sujet, le MSP qui a soutenu le FLN dans cette démarche commence à émettre des critiques. Il faut rappeler que le MSP était le premier a avoir crié et critiqué le climat qui prévaut au sein de l'Alliance. Abderrazak Mokri qui représente l'aile la plus conservatrice du MSP avait déclaré, bien avant, que l'Alliance n'a aucune raison d'être si les trois partis refusent de trouver un consensus. «Si les trois partis sont incapables de trouver un terrain d'entente ou encore un consensus sur des dossiers stratégiques pour l'avenir du pays, l'Alliance n'aura alors plus aucune raison d'exister» a-t-il précisé. Maintenant qu'il est à la tête du gouvernement, Belkhadem va-t-il réussir à redémarrer l'Alliance qui assiste à ses derniers fracassements?