Des contrats ont été signés dans des conditions pas très propres et cela a débouché sur une gabegie d'argent public considérable. Quand le politique s'allie au médical..., alors que la psychose et la débâcle dans la gestion concernant la grippe A/H1N1 et le vaccin sont bien installées, des voix s'élèvent pour accuser les lobbies pharmaceutiques. C'est le cas de l'épidémiologiste allemand et président de la commission de la santé du Conseil de l'Europe, le docteur Wolfgang Wodarg. Pour ce scientifique, «nous avons eu une grippe bénigne et une fausse pandémie». Dans une déclaration faite vendredi au quotidien allemand Tage Spiegel et un entretien accordé au journal L'Humanité, il est revenu sur ce qu'il qualifie de «l'un des plus grands scandales médicaux du siècle». A ce sujet, il a obtenu à l'unanimité la mise en place d'une commission d'enquête au Conseil de l'Europe sur le rôle joué par les laboratoires dans la gestion de la grippe A par l'OMS et les Etats. Le Dr Wolfgang, qui soupçonne l'influence des laboratoires sur les décisions prises à l'égard de la grippe A, a avoué avoir été très surpris par les chiffres qu'avançait l'OMS pour justifier de la proclamation d'une pandémie en avril dernier quand la première alarme est venue de Mexico. «Les chiffres étaient très faibles et le niveau d'alarme très élevé», a-t-il relevé et d'ajouter: «On n'en était à même pas mille malades que l'on parlait déjà de pandémie du siècle.» En effet, l'OMS avait expliqué le décret d'une alerte extrême par le fait que le virus était nouveau. A ce propos, le spécialiste répond que la caractéristique des maladies grippales est de se développer très vite avec des virus en perpétuelle mutation. En réalité, le niveau d'alerte n'a été porté au maximum une fois que l'OMS a changé, début mai 2009, sa définition de la pandémie. Par le passé, pour atteindre un tel niveau d'alerte, il fallait que la maladie éclate dans plusieurs pays à la fois et qu'elle ait des conséquences très graves avec un nombre de cas mortels au-dessus des moyennes habituelles. Cet aspect a été occulté pour ne retenir que le critère du rythme de diffusion de la maladie. Et l'on a prétendu que le virus était dangereux car les populations n'avaient pas pu développer de défenses immunitaires. Ce qui était faux pour ce virus. Des personnes âgées de plus de 60 ans avaient déjà des anticorps. C'est-à-dire qu'elles avaient déjà été en contact avec des virus analogues. Outre cette volonté de l'OMS de sonner l'alarme, les soupçons du scientifique ont été attirés par la recommandation de l'OMS de n'utiliser que des vaccins brevetés particuliers. Selon ce scientifique, ces vaccins sont élaborés par les grands laboratoires et fabriqués pour être prêts en cas de développement d'une pandémie. «Et en procédant de cette façon, on n'a pas hésité à mettre en danger les personnes vaccinées», a-t-il affirmé. Plus grave encore, le vaccin élaboré par la société Novartis sous le nom d'Obta flu a été produit dans un bio-réacteur à partir de cellules cancéreuses. Une technique qui n'avait jamais été utilisée jusqu'à ce jour. Aussi, pour aller vite dans la mise à disposition des produits, des adjuvants ont été utilisés et ce, au lieu de mettre au point des vaccins selon des méthodes de fabrication traditionnelles bien plus simples, fiables et moins coûteuses. Autrement dit, tout a été motivé par des questions de marketing pour permettre à l'industrie pharmaceutique de toucher le jackpot. D'autant que la grippe A ne provoque qu'un dixième des décès occasionnés par la grippe saisonnière classique. Aussi, le Dr Wolfgang s'interroge perplexe: «Qui a décidé, sur la base de quelles preuves scientifiques, et comment s'est exercée précisément l'influence de l'industrie pharmaceutique dans la prise de décision?». Il clame haut et fort que des liens de corruption existent entre des politiques, des membres influents de l'OMS et des sociétés pharmaceutiques tels Novartis, Baxter ou encore GlaxoSmithKlein, fournisseur canadien de l'Algérie en matière de vaccin.