Cette question est en droit d'être posée sachant que la campagne de vaccination a été un échec cuisant. Boudé par le personnel médical, craint par les femmes enceintes et ignoré par les corps constitués, quel est aujourd'hui le devenir de l'Arepanrix, le vaccin canadien contre la grippe A/H1N1 fabriqué par le britannique GlaxoSmithKleine (GSK) et importé par l'Algérie? Cette question doit d'être posée, surtout que la campagne de vaccination, entamée il y a plus de 20 jours, a été un échec cuisant. En plus de cela, la maladie semble connaître un certain déclin ces dernières semaines comme c'est le cas dans l'hémisphère Nord de l'Europe, les Amériques, et même le Mexique qui a connu l'apparition des premiers cas infectés par le virus pandémique. La polémique a enflé surtout après que la France eut décidé de résilier à hauteur de 50 millions de doses les contrats d'approvisionnement des vaccins contre la grippe A/H1N1 alors que d'autre pays, à l'instar de l'Allemagne, les Pays-Bas, l'Espagne et autres, ont entrepris de revendre leurs surplus. Les Algériens, eux, continuent à faire les frais de la mauvaise gestion du dossier de cette maladie et les déclarations ambiguës du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Et pour cause. Le 12 janvier dernier, M.Slim Belkessam, responsable de la communication au sein de ce ministère, a laissé entendre, lors d'un point de presse sur la situation épidémiologique de la maladie, que l'éventualité de cesser l'importation du vaccin n'est pas exclue. Ne désirant pas aller plus loin, il a tenu toutefois à signaler que la question «n'est pas à l'ordre du jour». Selon lui, c'est l'Institut Pasteur d'Algérie qui a signé le contrat avec GSK. Cela sous-entend-il que la décision de la suspension des importations, ou même celle de la résiliation du contrat, reviendrait à l'IPA? Rien n'a filtré là-dessus. Autre chose. Le contrat signé ne prévoit pas le paiement total de la commande de 20 millions de doses. Ce paiement se fait par tranches en proportion des doses réceptionnées. Cela impliquerait-il que l'Algérie ne payera aucune pénalité si jamais elle décide de résilier le contrat? Si c'est non, combien? Et puis, le contrat passé par l'IPA avec les laboratoires comportait-il une clause de résiliation? Le responsable de la communication, sans aborder le cas d'une probable pénalité, s'est contenté de dire que «si le programme s'arrête, le paiement s'arrête aussi». Les citoyens, quant à eux, restent frustrés quant à leur droit de voir toute la lumière se faire sur la polémique qui entoure ce dossier, surtout que les pertes liées à la non-vaccination ont été estimées par le département de Saïd Barkat à 30%. Rappelons, à ce sujet, que les lots de vaccins reçus par l'Algérie sont sous forme de flacons dont chacun contient 10 doses. La durée de vie de ces flacons après ouverture et d'uniquement 12 heures. De ce fait, des flacons ayant été ouverts pour n'en utiliser que quelques doses, comme ce fut le cas au CHU d'El Kettar où seulement un médecin et un agent de sécurité ont été vaccinés, ont fini au fond de la poubelle. Dans une pareille situation, une chose est sûre: la polémique et la psychose conjuguées, ont de beaux jours devant elles. Par ailleurs, un bilan rendu public mercredi dernier par le ministère de la Santé, a fait état de la confirmation du virus pandémique sur 27 personnes. Le nombre des cas confirmés totaliserait, de ce fait, les 916 cas signalés dans 46 wilayas du pays, à l'exception des wilayas de Adrar et Nâama qui n'ont enregistré jusqu'à présent aucun cas de grippe A/H1N1. Le ministère a, en outre, enregistré une stabilisation du taux de mortalité liée au virus H1N1 depuis le bilan du 13 janvier dernier qui faisait état de 57 cas de décès dont 14 femmes enceintes.