La Centrale syndicale continue de tourner le dos aux travailleurs. La zone industrielle de Rouiba est toujours en ébullition. La tension ne s'est toujours pas apaisée. Les travailleurs de la Snvi, rejoints par leurs collègues de la Cammo, de Mobsco et de Tameg...ont investi, dans la matinée d'hier, la rue pour protester contre les décisions prises lors de la tripartite. Les travailleurs revendiquent l'augmentation des salaires et le maintien de l'ancien système de départ à la retraite, c'est-à-dire après 32 ans de service. Le trafic routier a été totalement bloqué au niveau de la direction générale de la Snvi. Sortis pour manifester, les contestataires ont été empêchés par les services de la gendarmerie, déployés en renfort le long du chemin menant vers le siège de la section syndicale locale de l'Ugta. Les travailleurs espéraient attirer l'attention des pouvoirs publics, selon les déclarations des contestataires rencontrés sur les lieux. Certains d'entre eux ont été unanimes à qualifier leur situation de désastreuse au sein des entreprises. «Les salaires que nous percevons à la Snvi ne nous permettent même pas de couvrir nos besoins les plus élémentaires. Le pouvoir d'achat se dégrade de plus en plus et nos salaires stagnent. De ce fait, nous n'avons pas d'autre solution que d'investir la rue. Les pouvoirs publics doivent se rendre compte et ils devront satisfaire nos revendications légitimes.» Plus loin, un salarié de la Snvi relate sa situation. «Mon salaire ne me permet même pas de survivre 15 jours. Donnez-moi à manger», clame-t-il avant de s'en prendre à la Centrale syndicale: «Que faites-vous dans les bureaux? Venez ici pour discuter avec la base!». A propos de communiqué de la Centrale syndicale qui «consiste à apaiser la tension des travailleurs», Boukahal, syndicaliste à l'Ugta, souligne: «Le communiqué de la Centrale syndicale vise à discréditer les travailleurs de la Snvi. De ce fait, Sidi Saïd ne représente que lui-même». Et de lancer un appel à l'adresse des pouvoirs publics pour la prise en charge de leurs revendications. Revenant sur l'endettement de la Snvi, il a précisé que les travailleurs ne sont pas responsables de l'endettement, avant d'ajouter: «Les travailleurs sont en train de souffrir, ils n'ont bénéficié d'aucune augmentation de salaires, la Centrale syndicale n'a rien fait pour la relance de la Snvi et elle continue à tourner le dos à la base.» Aussi, M.Boukahal affirme que les travailleurs sont déterminés à poursuivre le mouvement dans un cadre pacifique jusqu'à la satisfaction de leurs revendications. Un autre salarié, à deux années seulement de la retraite, témoigne: «J'ai 30 ans de service au sein de la Snvi, actuellement je ne peux plus supporter la dureté du travail. Le maintien de l'ancien système de départ à la retraite est indiscutable.»